PERTE DU S
Publié par Etymodico le 18 11 2017

Le grec ancien présente un trait curieux : le " s " initial disparaît dans de nombreux mots . Ce qui nous permet de le dire, c'est la comparaison avec la langue-soeur , le latin, qui, lui, garde son " s " initial .

Cette observation nous permet d'établir des couples de mots français dont l'un est d'origine grecque et l'autre d'origine latine . En voici quelques-uns :

haltère / sauter : Les athlètes grecs sautaient en tenant des haltères (comme on peut le voir sur certains vases ) .

halieutique ( relatif à la pêche en mer ) / salin ( cf sel < mer ) .

haplo- / simple // hebdomadaire . sept // hédonisme / suave // hélio- / sol-aire // homéo- / homo- / simili- // hyper- / super- // hypo- / sub- // hypno- / sopor- // et le clou : hexa-gonal / sexa-génaire ( qui n' a rien à voir avec le sexe quoique certaines sexagénaires soient encore très sexy ! )

PENDRE PESER DEPENSER PENSER PANSER
Publié par Etymodico le 17 11 2017

A l'origine il y a la racine " pend-/pond- " qui nous donne les radicaux suivants : pend- ( pendre ) / pent- ( la pente ) / pench- ( pencher ) / pens- ( suspension, suspense ( lorsque les auditeurs sont sus-pend-us aux lèvres du conteur ) .

Dans l'Antiquité on utilisait pour peser une balance appelée " romaine " que l'on tenait suspendue à la main .

On appelle matériaux pond-ér-eux, ceux qui pèsent lourd et que l'on transporte plutôt par eau . En cas de partage de voix, celle du président est pré-pond-ér-ante : elle pèse davantage .

La balance romaine servait notamment à peser les lingots qui, avant l'apparition de la monnaie, servaient aux échanges . C'est ainsi que le radical " pend- " signifie aussi " payer ou prix " . " Sti-pend-ier ", c'est corrompre avec de l'argent . " Vili-pend-er ", c'est estimer quelqu'un à un vil prix , le mé-pris-er .

A rattacher à l'dée de prix les mots " dis-pend-ieux, com-pens-er, ré-com-pens-er " , les termes anglais " ex-pens-ive et s-pend " .

Le radical " pond- " est à l'origine du nom de la livre ( qui est à la fois une unité de poids et une monnaie ) en anglais : pound et en allemand : Pfund .

Dans le même ordre d'idée, l'espagnol a " peso ", le poids, qui est aussi le nom de monnaies sud-américaines, sans compter le pèze en argot .

Ce n'est pas tout : quand il s'agit de dé-pens-er, on y regarde à deux fois, on " pens-e ", on " sou-pès-e " le pour et le contre .

Un dernier point : le français a spécialisé le verbe penser en adoptant une autre orthographe ; " pans-er " un blessé, un cheval, c'est donc penser à son bien .

Une pensée pour nos infirmières et nos palefreniers !

TYPE / il est timbré, ce type . Stupéfiant !
Publié par Hervé le 30 05 2017

Une racine "tu-p / tu-m-p- / stu-p " = " frapper " a donné le mot grec tup-os, qui désigne l'empreinte que laisse la frappe d'une matrice . Ne dit-on pas " frapper monnaie " ?

De l'idée de marque on est passé à celle de modèle, que l'on trouve dans les mots type, prototype, stéréotype etc .

Un autre mot " tump-anon " , le tambourin, est le cylindre sur lequel on frappe pour faire sortir des sons , lesquels sons à leur tour peuvent frapper une membrane, notre tympan .

Déformé, ce même mot a donné le timbre, qui , à l'origine est une cloche immobile, frappée par un marteau .

Du côté latin, la forme " stu-p " a donné stupeur, dont nous sommes parfois frappés et peut-être aussi le stupre dans lequel plonge avec tant de délices le personnage de Brassens dans " Trompettes de la renommée " .

NOMS DE PAYS / Les Francs, même pas des Français
Publié par Etymodico le 15 02 2017

Un certains nombre d'Etats ne tirent pas leur nom de leur propre langue, mais de celle de leurs voisins ou de peuples plus lointains .

C'est ainsi que le mot France vient d'un ethnie germanique qui vivait au nord du pays . De même ce sont les ancêtres des Suédois, les Varègues qui ont donné son nom à la Russie .

Il en va de même à une plus grande échelle pour l'Afrique . Si Sénégal, Guinée, Ghana, Mali, Burkina, Congo etc sont africains, en revanche les Arabes et les Européens ont " baptisé " nombre d'Etats .

Dès l'Antiquité les Grecs ( toujours eux ! ) ont été vite en contact avec l'Afrique : dans Homère il est question des " visages brûlés ", les Aithi-op-es ( " op- " = voir / visage ) d'où vient le nom de l'Ethiopie . Un autre Etat récent , l' Erythrée, porte un nom grec : c'est le pays baigné par la Mer Rouge ( eruthros = rouge ).

Les Arabo-Berbères, venus du Maghreb, ont très tôt été en contact avec le Bilâd-es-Sudân, autrement dit le " pays des Noirs ", ce qui a donné les deux Soudan, dont l'un, à l'indépendance, est devenu le Mali et l'autre a gardé son nom .

Les Portugais, les premiers Européens a avoir abordé ont donné La Gambie, Le Sierra Leone, Le Cameroun qui signifient respectivement, " pays des échanges " ( cambiar = échanger ), la montagne des lions et ... " le fleuve des crevettes " ( camarão = crevette ) .

Les Européens ont même eu recours au latin pour désigner le Djoliba, le grand fleuve de l'ouest : ils l'ont appelé " fleuve noir " = Niger, qui à son tour a donné son nom au Niger et au Nigéeia .

MORT / la mort est notre lot
Publié par Etymodico le 04 11 2016

Une racine indo-eutopéenne "(s)mer / (s)mor / (s)mr " signifiant la part, la partie a servi dans plusieurs langues à désigner la mort, laquelle est en effet notre lot .

Bien sûr, outre " mort, mourir ..." , tirés du latin , nous avons des mots plus intéressants .

Ainsi le grec a un mot " Moirai " qui donne les Moires, les déesses du destin, assimilées aux Parques des Romains : elles étaient trois qui filaient le fil de la vie de chacun : la première, Clotho, tient la quenouille . La deuxième, Lachésis, tourne le fuseau et la troisième, Atropos, coupe le fil quand le temps est venu . Nous avons gardé cette image dans des expressions comme " au fil du temps, des heures " .

Autre mot tiré du grec, le terme " ambroisie " ( < a-m(b)r-osia ) , qui était la nourriture des im-mort-els, donc des dieux ; également le prénom Ambroise .

Du côté germanique, nous avons meurtre , meurtrir etc correspondant à l'allemand " Mord " .

Un petit tour, une fois n'est pas coutume, chez nos cousins les Russes : la mort se dit " smert " , mot qui n'est pas sans rapport avec le personnage de Dostoïevski, Smerdiakov, le fils présumé du vieux Karamazov assassiné .

ECONOMIE / Paroissiens, voisins et métèques
Publié par Etymodico le 02 11 2016

A partir d'une racine indo-européenne " ueik- / uoik- / uik signifiant " habiter, " le grec forme un mot " oikos ", la maison, appelé à un brillant avenir .

En effet " oik-os < * uoik-os a donné le radical " éco- " que nous retrouvons dans " économie ", littéralement " les règles ( nom- ) utiles à l'administration de la maison et de la famille . Plus récemment ce même radical a formé le mot " écologie ", puisque la planète est notre maison commune .

L'idée d'administrer se retrouve dans le mot di-oik-eia, une division administrative de l' empire romain que les Chrétiens ont reprise sous la forme du " diocèse ", puisque les évêques ont pris la suite des gouverneurs dans un Empire romain très affaibli .

A un plus humble niveau, les curés ont eux aussi administré leur " par-oik-ia ", c'est-à-dire leur " paroisse " .

Revenons aux Grecs de l'Antiquité : A Athènes, vivant à côté des citoyens qui bénéficiaient de tous les droits, il y avait des non-Athéniens, Grecs aussi mais pas citoyens, donc n'ayant pas de droits civiques mais pas méprisés pour autant : les " met-oik-oi " , les métèques . C'est seulement beaucoup plus tard que le mot a pris un sens péjoratif .

Le latin s'est lui aussi servi de cette racine pour former les mots " vîc-us, vîcinus et villa " .

Un " vîcus est le nom donné aux quartiers de Rome . C'est aussi le nom des bourgs qui parsemaient la campagne : Des localités actuelles en dérivent : Vic-su-Aisne, Vix en Bourgogne, ( là où on a découvert le fameux cratère ).

Les habitants d'un même vîcus étaient des vîc-in-i, des " voisins " ( cf les chemins vicin-aux ) .

Quant à la " villa ", c'était d'abord une ferme avec la maison du patron, toutes ses dépendances et un certains nombres d'habitations qui se regroupaient autour et qui plus tard ont donné la " ville " .

La même racine a donné chez nos cousins Grands Bretons les toponymes en- wick : War-wick ou en -wich : Green-wich, Sand-wich, Ips-wich etc .

TUER /
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Un radical " tu- " signifiant " protéger, veiller à " a donné le tu-teur et la tu-telle .

Dans le sens de " veiller à ", nous aurons l'in-tu-ition , qui veut dire d'abord regarder attentivement .

Jadis à l'époque des cheminées, avant de se coucher, on recouvrait dans l'âtre les braises de cendres pour pouvoir les raviver le lendemain . Mais il arrivait que les cendres les étouffent, les " tu-ent " : Eh oui, le verbe tuer fait partie de la famille . Il arrive que l'on tue à vouloir trop protéger et la famille est un excellent endroit pour se " tuer " !

SAGESSE
Publié par Etymodico le 12 11 2016

Avec un radical " sap- / sip- " , le latin nous a transmis la notion de saveur, de goût, de sève . Ainsi avons-nous, à côté de sap-ience, sap-ide et son contraire in-sip-ide .

Quand on a déraisonné, il arrive qu'on soit ramené à la raison, à ré-sip-iscence car chez les Anciens, pour goûter la vie et sa saveur, une chose est nécessaire , c'est la sag-esse, dont le radical est la déformation de " sap- " .

Sagesse inséparable de l'idée de sav-oir, ( autre forme ) le sage étant à l'origine celui qui sait vivre, non pas au sens moderne de savoir-vivre ( savoir se servir d'un couteau à poisson ! ), mais celui qui goûte la sève de la vie .

Le malheur est que le savoir se dégrade parfois en jargon prétentieux, en sab-ir, mot que nous a donné l'espagnol ( déformation de sab-er = savoir ) .

Un autre mot est apparenté à cet ensemble, c'est maus-sad-e = goûtant mal, dégoûté . En effet la vraie sagesse devrait nous rendre heureux . Nietzsche n'a-t-il pas parlé de " gai savoir " ?

Quant à l'Homo Sap-iens, ce n'est pas toujours la sagesse qui le guide !

MOUSSELINE purée mousseline ou Mossoul dans la purée ?
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le ( trop ? ) Proche-Orient et le Moyen-Orient nous ont fourni un certain nombre de mots correspondant à des inventions .

Ainsi qui sait que l'acier damasquiné, le baldaquin, la bougie, la cordonnerie, l'échalote, le moka, le jaseran et la mousseline viennent respectivement de Damas, Bagdad, Bejaïa, ( = Bougie, Algérie ) Cordoue, Ascalon, ( Israël )Moka ( Yémen ), Alger et Mossoul ( Irak ) ?

Quant à la thune ou tune, certains la font venir de Tunis !

Dernières nouvelles : Mussolini viendrait de Mossoul : Un de ses ancêtres aurait été un marchand de tissus, de mousseline .

CREER
Publié par Etymodico le 13 08 2016

La racine indo-européenne " kr-ê ", créer, a donné, par le latin, le verbe créer, de même sens .

En espagnol et en portugais le verbe criar, qui signifie " nourrir, élever " est à l'origine du mot criolo, notre créole, qui a d'abord désigné le serviteur ou l'esclave élevé dans la maison des maîtres .

Un radical dérivé " cre-sc- " a donné croître ainsi que les radicaux " croiss- / cresc- / crét- / crément- " qui ont le sens de produire, grandir, augmenter . Par exemple " in-crément-er " .

La lune qui grandit dans le ciel montre son croiss-ant . En musique, de l'italien est venu notre " cresc-endo " . Appartiennent peut-être aussi à la même famille les sé-crét-ions et autres ex-crét-ions qui sont des productions physiologiques .

Le mot " con-cret " signifie d'abord " condensé " ( comme dans con-crét-ion ), compact puis solide, matériel .

Le radical " cr- " a donné aussi la crue d'une rivière . Quand on veut étoffer une armée, on a recours à des troupes supplémentaires, des re-cr-ues .

L'équivalent anglais de " crue " est " crew ", léquipage, que l'on re-crut-e également .

Ne pas oublier non plus la déesse des moissons dans l'Antiquité latine, Cérès, d'où viennent les céréales .

CHAMP /
Publié par Etymodico le 06 07 2016

Le mot latin " campus ", la plaine a donné deux doublets en français : " champ " et " camp " .

Au côté " champ " on peut rattacher les champ-ignons et les champ-ions, ces derniers ne poussant pas aussi vite que les premiers après la pluie . Egalement la Champagne et son produit le plus connu, le champagne . Un roman de George Sand s'intitule " François le Champi ", lequel mot signifiait l'enfant trouvé dans les champs .

Avec le côté " camp " , nous quittons définitivement l'agriculture pour l'armée : le champ-ion était déjà un guerrier et la campagne militaire se faisait à travers champs . L'allemand a d'ailleurs emprunté ce mot pour en faire " Kampf ", le combat .

Mais comme nos sociétés se sont considérablement adoucies, le camp est devenu soit terrain de camp-ing avec le tourisme généralisé soit le camp-us, qui nous vient d'Amérique et qui, sans être aussi touristique est cependant un endroit où règne une décontraction certaine .

HEUR / Que du bonheur !
Publié par Etymodico le 25 06 2016

Une racine " au-g " , croître, a donné en latin le verbe " augeo " de même sens , d'où notre français aug-menter .

Chez les Romains, certains prêtres, les aug-ures, donnaient les présages favorables à une entreprise politique ou militaire . Notre mot in -aug-urer vient de là .

L'adjectif latin aug-ustus a pris le sens de saint, respectable et c'est sous ce nom que nous connaissons le premier empereur, Aug-uste , lequel empereur a donné son nom au sixième mois de l'année ( qui commençait en mars ), le mois d'août . L'anglais d'ailleurs dit " August " .

Par antiphrase, Auguste est aussi le nom d'un type de clown au maquillage violent et caricatural et déformé est devenu gugusse puis gus .

Le latin a un nom d'agent correspondant à augeo, c'est auc-tor, celui qui augmente et auc-toritas, le prestige , mots qui donneront auteur et autorité . N'oublions pas non plus aux-ilium qui donne auxiliaire .

Ce n'est pas fini : Le mot latin aug-urium, bien déformé a donné ... heur ! que l'on peut trouver dans l'expression " je n'ai pas l'heur de vous plaire " et surtout dans les mots bon-heur et mal-heur . Qu'est ce en effet que le bonheur sinon une formidable augmentation de l'être .

PARER / Paré à naviguer !
Publié par Etymodico le 25 06 2016

Une racine " pr ", se procurer, acquérir donne un radical latin " par- " de même sens .

Le radical français qui en découle fournit les verbes par-er, dé-par-er, s'em-par-er et son contraire, dés-em-par-er ( un navire ennemi, le mettre hors d'état de nuire ) chose qui le rend " dés-em-par-é " , ainsi que ré-par-er .

Quand on " pré-par-e " un mur devant une ville pour la protéger on construit un r-em-part .

Le verbe sé-par-er a un doublet qui est sevrer .

Le radical s'est spécialisé dans l'acquisition d'enfants : Ceux qui en ont sont des par-ents . Une femme qui accouche est une part-uriente . Les mots primi-par-e, gemelli-par-e, ovi-par-e, vivi-par-e etc font partie de la famille .

Ce que l'on peut acquérir aussi, c'est l'argent : un radical" pau- " latin, qui signifie " peu " devant le radical " per- " ( variante de " par- " ) donne pau-per- qui donne " pauvre " et les formes savantes paupér-isme, paupér-iser .

par-
Publié par Etymodico le 20 06 2016

Une racine " pr ", se procurer, acquérir donne un radical latin " par- " de même sens .

Le radical français qui en découle fournit les verbes par-er, dé-par-er, s'em-par-er et son contraire, dés-em-par-er ( un navire ennemi, le mettre hors d'état de nuire ) chose qui le rend " dés-em-par-é " , ainsi que ré-par-er .

Quand on " pré-par-e " un mur devant une ville pour la protéger on construit un r-em-part .

Le verbe sé-par-er a un doublet qui est sevrer .

Le radical s'est spécialisé dans l'acquisition d'enfants : Ceux qui en ont sont des par-ents . Une femme qui accouche est une part-uriente . Les mots primi-par-e, gemelli-par-e, ovi-par-e, vivi-par-e etc font partie de la famille .

Ce que l'on peut acquérir aussi, c'est l'argent : un radical" pau- " latin, qui signifie " peu " devant le radical " per- " ( variante de " par- " ) donne pau-per- qui donne " pauvre " et les formes savantes paupér-isme, paupér-iser .

EL / El, Elohim, Allah et les autres
Publié par Etymodico le 18 06 2016

El était le grand dieu des anciens peuples sémites occidentaux . Les Hébreux en ont fait Elohim, nom de Dieu qui apparaît au tout début de la Genèse . Plus tard les Arabes en ont fait Allah .

On trouve le nom de El dans nombre de prénoms : Daniel, Gabriel, Michel, Raphaël, Samuel et bien entendu Ismaël et Israël.

Babel et Babylone viennent de " bab-ili ", c'est-à-dire la porte du dieu .

Quant à Allah, il ne semble pas avoir toujours été l'ennemi du vin, à en juger par le nom de cette ville de Sicile, Marsala < marsah Allah, port d'Allah, célèbre pour ses vins doux .

CROIRE / placer son coeur
Publié par Etymodico le 17 06 2016

A partir des deux racines suivantes " kr-ed- ", le coeur et " dhô ", poser, placer, mettre, le latin a formé le radical " cred- ", croire, lequel veut donc dire littéralement " placer son coeur " .

Le français a hérité de ce radical " créd- " que l'on retrouve dans cred-o, créd-ible, créd-ule etc .

N'oublions pas le vocabulaire du commerce et de la finance qui repose sur la croyance que l'on sera remboursé si l'on prête de l'argent : c'est le créd-it et ses dérivés .

Un autre radical " cré- " donne les mots mé-cré-ant, cré-ance, cré-ancier . nous avons en outre la forme " croi- / croy- " dans croi-re, croy-ance .

Un autre mot dont l'origine est amusante et qui nous vient de l'italien credenza , c'est la crédence, ce buffet sur lequel on pose les plats avant de les servir .

L'expression italienne " fare la credenza ", faire l'essai ( de la nourriture, des boissons ) renvoie à la peur des puissants d'être empoisonnés, peur qui a largement disparu , encore qu'une affaire d'empoisonnement au polonium ait défrayé la chronique il y a quelques années .

PIED / réhabilitons le pied
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le radical latin " ped- ", le pied, nous a donné de multiples mots à partir de radicaux légèrement différents .

Ainsi avec " péd- ", nous avons péd-ale, pédicule, pédoncule etc . Lorsque on a quelque chose ou quelqu'un dans les pieds, c'est qu'il vous gêne, on cherche donc à l'ex-péd-ier . On ex-péd-ie les affaires courantes, on cherche à s'en débarrasser : on est ex-péd-itif . Quand on est dans l'embarras, on a parfois recours à des ex-péd-ients . Les im-ped-imenta, ce sont les bagages encombrants qui entravent la marche d'une armée .

Le radical " pé- " a fourni pé-age, qui est le droit de mettre le pied quelque part, et pé-tanque sans compter le péon, par le biais de l'espagnol ainsi que son cousin, le pion . On voit poindre ici la dévalorisation du pied qui se poursuit avec les mots en " piét- " .

: piét-on , piét-aille, em-piét-er ( mettre le pied sur le territoire d'autrui ) . A rattacher les mots piètre et pitre .

Le radical " pêch- " donne em-pêch-er ( cf l'anglais im-peach-ment )et dé-pêch-er, dé-pêch-e .

Le radical "piég- " donne piéger et s' em-pierg-er, uniquement connu des Picards et autres Hauts Franciens dans le sens de " buter contre une pierre " .

Nous n'épuiserons pas cette racine aujourd'hui . Mentionnons seulement le radical " pod- " que l'on trouve dans le pod-ium ( et aussi le puy ! rien à voir avec le puits ! ) les anti-pod-es, ces pays dont les gens ont les pieds diamétralement opposés aux nôtres . Il suffit de creuser assez longtemps en passant par le centre de la Terre pour arriver sous les pieds d'une Néo-Zélandaise : C'est-ti pas le pied !

Trève de pitreries : une autre fois peut-être nous envisagerons les mots péché et peccadille, pire, pis et péjoratif, pessimisme, pilote, pionnier sans oublier pedigree qui appartiennent tous à cette méga-racine .

Un petit mot pour nos cousins Germains : Fuss et foot : le " f " germanique correspond souvent à un " p " français .

EUPHONIE / nwazo / zwazo
Publié par Etymodico le 16 04 2016

D'où vient qu'en français l'on prononce différemment le mot " oiseau " : nwazo / zwazo / trwazo / kwazo / fwazo selon qu'il s'agit de un, deux, quatre, cinq ou neuf oiseaux ?

Ce que l'on appelle " faire la liaison " au nom de l'euphonie semble une particularité du français . Dans aucune langue autour de nous on n'observe un tel phénomène .

Aucune ? - Pas sûr . En breton, "père " se dit " tad " . Mais si je veux dire " mon père ", je dirai " ma zad " . Ce qui s'appelle " mutation " en breton est comparable à la " liaison " du français .

Peut-être y a -t-il une influence celtique : non pas du breton, mais du gaulois, langue celtique elle aussi, parlée en Gaule avant le latin .

A propos de liaisons, il y en a, dans ce domaine également, de dangereuses : cela s'appelle des " cuirs " . Citons-en quelques-unes pour le plaisir : Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira-t-à toi. Ce qui ne vaut pas : c'e-z une mouche qui vole-t- avec une paille -t-au c..

G / V / W / lapin de Varennes
Publié par Etymodico le 07 04 2016

Alors que les langues romanes présentent un " g " initial, les langues germaniques, elles, ont un " v" ou un " w " .

Ainsi avons-nous les couples suivants : guerre / war // gâcher ( du plâtre ) / to wash //guêpe / wasp // Guillaume / William // gâter / to waste etc .

Le français présente parfois les deux : ainsi la garenne, réserve de gibier est a son équivalent dans le nom de Varennes, où fut arrêté dans sa fuite Louis XVI, ce roi si peu chaud lapin... ( Dieu me pardonne ce jeu de mot à Lacan ! )

DOUZE /
Publié par Etymodico le 20 03 2016

La racine " dekm ", dix ( 10 ) a donné les radicaux " décim- " et " dén- ". Ainsi pour dire 12, on a ajouté à " duo- " = deux, ces deux radicaux .

La numération duo-décim-ale ( en base 12 ) sert pour les mois de l'année et les douzaine d'oeufs .

La partie de l'intestin grêle, après l'estomac, a été appelé par les médecins latinistes " duo-den-um digitorum ", c'est-à-dire, long de dix doigts .

Un excursus chez les musulmans chiites : le chiisme duo-décim-ain reconnaît douze imams .

DIX / du denier au dinar
Publié par Etymodico le 20 03 2016

L'indoeuropéen " dekm " a donné " decem " en latin, lequel, plus ou moins déformé, a donné dix, diz-aine etc et aussi la dîme, cette fraction de la récolte, théoriquement le dixième, prélévée par l'Eglise sous l'Ancien Régime, sans compter le décim-e, autre taxe . Cette racine semble avoir particulièrement inspiré les percepteurs...

A cela s'ajoute le radical " décim- " d'où est issu décim-al ( à base 10 ) et décim-er , c'est-à-dire punir de mort un soldat sur dix, au hasard, quand une armée romaine s'était rebellée .

A partir d'un radical " den- ", on a bâti le " den-arius, une monnaie romaine qui valait au début dix as .

De ce nom viennent denaro en italien, dinero en espagnol et dinheiro en portugais ainsi que le dinar, monnaie de certains pays arabes et de la Serbie .

Un chef de dix hommes s'appelait decan-us, lequel avec un autre sens, a donné doyen et décan-at et le décan en astrologie .

Cette même racine, par le grec a donné, bien sûr l'élément " déca- " cf déca-mètre, déca-litre, décalogue etc .

En germanique " dekm " a donné ten en anglais et zehn en allemand .

SOISSONS / Pourquoi tant de s ?
Publié par Etymodico le 20 03 2016

D'où vient que tant de noms de villes françaises présentent un " s " ou un " x " final ?

Commençons par les Hauts-de-France : Amiens, Arras, Beauvais, Soissons, Senlis, Calais .

Et puis nous avons Paris, Meaux, Chartres, Troyes, Reims, Langres, Angers, Rennes, Nantes, Tours, Le Mans, Poitiers, Saintes, Bourges, Périgueux et j'en oublie .

C'est que la Gaule Chevelue, celle conquise par César ( Tout le Sud, depuis Toulouse jusqu'à Lyon et aux Alpes était déjà romanisé depuis deux générations ) cette Gaule-là, disais-je, était composée d'une soixantaine de petites nations indépendantes, les " civitates " .

Chacune avait un nom et une capitale : Ainsi la capitale des Ambiens s'appelait Samarobriva ( en gaulois " pont sur la Somme ", mais c'est le nom du peuple qui a donné le nom de la ville d'Amiens : mot-à-mot " Samarobriva des Ambiens ", d'où le " s" final .

De même Durocortorum des Rèmes a donné Reims etc .

Encore une épine dans le pied des galériens de l'orthographe !

ETROIT / string streng verboten
Publié par Etymodico le 05 03 2016

Issus du latin, les radicaux " string- / strict- / (s)treind- / (s)treint- / traind- / traint- ", serrer, ont donné a-string-ent, re- / con-strict-ion, con-traind-re, con-traint-e, étreint-e, a-/ re-streind-re, a-/ re-streint etc .

Un di-strict- est une portion de territoire resserrée .

Un boa con-strict-or vous serre pour vous étouffer . Une éducation strict-e est censée serrer la vis aux enfants .

Une autre façon de serrer les gens un peu fort, c'est de les étrangler : la strang-ulation .

Déformé, le radical " strict- " a donné aussi étroit, d-étroit, d-étresse .

Le germanique nous offre de son côté des mots de même sens : l'allemand " streng ", sévère, et l'anglais " string ", la corde mais aussi le vêtement qui, pour recouvrir certains volumes relève davantage de la ligne que de la surface .

LATIN / un petit speech très francophone
Publié par Etymodico le 20 03 2016

M'inspirant du discours d'un professeur du lycée Janson de Sailly, je vais vous faire un petit discours à vous, promotion 2015 .

Je regrette de ne pouvoir reprendre l'antique coutume de prononcer ce discours en latin .

Primo, cela pourrait passer pour un ultimatum aux humanités modernes...et ce serait ipso facto le summum de l'outrage que de faire ex cathedra un pareil lapsus et a contrario, ce ne serait pas de facto un hommage honoris causa ; aussi devrais-je faire mon mea culpa .

Secundo, il faut de plus en plus s'exprimer en français, c'est a minima la condition sine qua non pour être persona grata, alias un personange bien vu .

Tertio, il ne faut pas ajourner sine die la remise de l'exeat que vous attendez, soit dit en a parte, comme nec plus ultra .

Finis les pensums, finis les vetos ; l'heure est aux accessits, aux ex-aequo et cetera .

Dans un instant vous serez récompensés au prorata de vos efforts . On proclamera urbi et orbi vos résultats, non point grosso modo, mais in extenso et vous emporterez un palmarès que vous conserverez jalousement en duplicata ou en fac-simile comme mémento, première ébauche de votre curriculum vitae. mais vous ne, resterez pas à ce statu quo !

Vous partirez ad libitum les uns par l'omnibus, les autres pedibus cum jambis ou vice et versa .

Aussi ne veux-je plus retarder votre couronnement d'un seul alinéa ou d'un seul post-scriptum et, parvenu à mon terminus, je me contente de vous dire simplement, in extremis : mes chers amis, au revoir et belles années d'études ad multos annos !

L'avenir est à vous, alea jacta est, vivez à fond votre jeunesse . Carpe diem .

EX / futur antérieur
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Abordons les préfixes, qui, comme le nom l'indique, se placent devant le radical .

Soit le préfixe " ex- " à la fois d'origine latine et grecque . iL peut prendre aussi les formes " é- / ec- / ef- / es- .

Le premier sens est " hors de ": ex-puls-er, ex-péd-ier, ex-pector-er et .

Un deuxième sens est : " antérieur " : un -ex-ministre, mon ex- ( autrement dit un futur antérieur, ou encore un gaillard d'avant... ) .

Un autre sens est causatif : il signifie " rendre qqch X ou davantage X ", X étant en général un adjectif : é-borgn-er = rendre borgne, é-larg-ir = rendre plus large, etc .

L'allemand " aus- " , l'anglais " out- ", le russe " iz- " sont plus ou moins des équivalents .

LINGUISTIQUE / cause toujours ...
Publié par Etymodico le 10 04 2016

Un peu de linguistique : les langues sont des systèmes de signes jetés sur le réel, le référent ( R ), comme des filets à mailles plus ou moins grandes, ce qui explique en partie la difficulté de traduire .

Chaque langue possède un matériau phonétique, sonore, le signifiant ( Sa ), composé d'un certain nombre de phonèmes ( approximativement des sons ) qui permettent d'articuler les mots .

Ce nombre varie selon les langues ; le français a 36 phonèmes ( 20 consonnes et 16 voyelles ) qu'il ne faut pas confondre avec les lettres : ainsi le mot " eau " a trois lettres ( ou graphèmes ) et seulement 1 phonème [ o ] .

Les phonèmes s'associent pour former des mots, des monèmes, que l'on subdivise en lexèmes, tirés du lexique ( ex : " Paris " ) et en morphèmes ou mots grammaticaux ( ex : " à " dans la phrase " à Paris " .

Mais le signifiant, cet ensemble sonore qui s'entend ne peut se comprendre si l'on n'a pas la clé du code, le sens ou le signifié ( Sé ) . C'est pourquoi on entend une langue étrangère sans la comprendre .

Le signifié est composé de milliers de sémèmes,eux-mêmes subdivisibles parfois en pluspetites unités de sens, les sèmes .

Ainsi si l'on compare les sémèmes suivants : " tabouret ", " chaise " et " fauteuil ", on peut décomposer grossièrement comme suit : "tabouret " = " siège " / " chaise " = " siège " + " dossier " / "fauteuil " = " siège " + " dossier " + " accoudoirs " .

Traduire d'une langue " source " dans une langue " cible ", c'est essayer de garder le maximum de sèmes en changeant évidemment de signifiant .

FEMME / femme et bénéfice
Publié par Etymodico le 29 02 2016

Partons d'un radical " fê- ", issu d'une racine " dhê ", téter . Ajoutons un suffixe "-mina ": on a le latin " fê-mina ", celle que l'on tette, la femelle . D'où fémin-in, femme etc . Celui qu'elle allaite, c'est le " fîlius ", le fils .

On retrouve le radical " fê- " dans " fê-num ", un produit qui n'est pas le lait, mais le foin, le produit du pré, d'où fenil et fenaison .

Un autre produit, c'est celui du capital prêté, l'intérêt, le bénéfice : fê-nus " .

Cette idée de fé-condité est palpable dans les mots foetus ( < fê-tus, ) et fécond ( < fê-cundus ) .

Un mot sur Félix et félicité : à l'origine, " fê-lix " signifie ' fertile en parlant d'un champ, puis heureux en parlant du paysan, d'où le prénom Félix .

Somme toute, la femme est plutôt un être bienfaisant .

MENTAL / soignons-le
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Soit une racine " men / mon / mn ", l'activité mentale sous toutes ses formes . Par le radical " ment- ", elle donnera ment-al, ment-ir, ment-ion, dé-ment, com-ment-er etc .

La forme " men- " a donné aussi le suffixe "- ment " des adverbes de manière : ainsi le latin " bona mente ", d'un bon esprit est-il devenu " bonne-ment " .

Sous la forme " min- " n'oublions pas la ré-min-iscence !

Sous la forme " mon- / monit- ", nous aurons mon-u-m-ent, ad-mon-ester, pré-monit-oire, monit-eur .

Il y avait jadis à Rome un temple dédié à Juno " Mon-eta ", Junon l'avertisseuse, surnom qu'elle avait reçu pour avoir averti les Romains d'un tremblement de terre . Et comme on y entreposait le trésor de l'Etat, ce mot est à l'origine de " monnaie et monét-aire " d'où l'anglais " mint " . Dans le même registre d'idées, Un autre mot, " semonce ", a donné l'anglais " to summon ", assigner .

Une autre forme d'avertissement céleste est le " mon-strum ", le prodige, qui nous donnera mon-tr-er et dé-mon-str-ation, sans compter la " mostra " de Venise, qui est loin de nous présenter toujours des monstres .

Passons au grec : la racine " mn " est à l'origine du radical " mném- / mnémo-/ mnés-, la mémoire . Faire un noeud à son mouchoir pour se rappeler quelque chose est un moyen mnémo-technique ! et l'a-mnés-ie est la perte de la mémoire . Légèrement déformé, cela donne aussi l'a-mnistie .

Quand l'esprit est dérangé, les Grecs parlent de " mania ", la folie, qui a donné les " fous " de toutes sortes : toxicomanes, nymphomanes et autres pétomanes etc . Seuls fréquentables, les mélomanes .

Autres " fous " pas trop dangereux, les mathématiciens : en effet, pour certains, le radical " math- ", enseigner, fait partie de la famille . Plus on est de fous...

A partir du grec mousa ( < montia* ), la muse, nous aurons le musée, la musique et même la mosaïque !

Reste toute la série des mancies : du grec " man-teia " , divination : carto- / rhabdo- / nécro- / chiro-mancie etc .

Ce n'est pas fini : Il nous faut passer le Rhin et le Channel : l'allemand a " meinen ", penser et l'anglais " to mean " et mind " .

J'arrête avec cette racine dé-ment-ielle !

FAMLLE DE LANGUES / Les Sémites et nous
Publié par Etymodico le 22 12 2016

Dans deux des grandes familles linguistiques; l'indoeuropéen et le sémitique, la formation des mots est très différente .

Dans la première, les mots sont issus de racines dont la formule est : Consonne / Voyelle / consonne . Chaque racine possède trois degrés selon la nature de la voyelle intermédiaire : degré " e " , degré " o " et degré zéro quand ce n'est ni " e " ni " o " .

Comme chaque voyelle peut être brève ou longue, nous pouvons avoir cinq possibilités pour chaque racine : ainsi la racine " gen ", naître peut prendre cinq formes : gen / gên / gon / gôn / gn . Ce qui donnera le smots genèse , gonade, généreux et l'anglais " pregnant " .

Les langues indoeuropéennes fabriquent des mots par dérivation en employant des dizaines, voire des centaines de préfixes : en français, par exemple on a : a / ab / ad / ana / anté / anti / apo / cata / circon / con / contre / dé / dia / dis / dys /ex etc .

Les langues sémitiques fonctionnent très différemment : Elles sont bâties à partir de racines trilitères, c'est-à-dire qu'elles se composent de trois consonnes . Les voyelles, moins importantes, se placent entre les consonnes pour désigner des nuances grammaticales ou lexicales .

Ainsi l'arabe a un racine KTB, écrire . En jouant avec cette racine, on a KiTâB, le livre, KâTiB, l'écrivain ( qui est également le nom de l'écrivain algérien Yacine Kateb ), maKTûB, ce qui est écrit ( d'où le " mektoub " ) et la KuTuBiyyat, mot-à-mot la mosquée des libraires, dont il reste le splendide minaret de Marrakech .

On s'aperçoit que dans tous ces mots l'ossature, le squelette consonantique reste inchangé . Ce jeu avec les voyelles à l'ntérieur de la racine permet d'économiser des préfixes dont les langues sémitiques sont avares .

cl fl pl latin
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Un petit exercice de comparaison entre quatre langues romanes : les groupes latins initiaux " cl / fl / pl " donnent respectivement " ll / ll / ll " en espagnol, " ch / ch / ch " en portugais et " chi / fi / pi " en italien . Le français, lui, une fois n'est pas coutume, garde intacts ces groupes latins .

C'est ainsi que nous avons : llave / chave / chiave / clé < clavis // llamar / chamar / chiamare / clamer < clamare //

llama / chama / fiamma / flamme < flamma .

llaga / chaga / piaga / plaie < plaga // lleno / cheio / pieno / plein < plenus // llano / chão / piano / plan < planus .

REVOLUTION / révolution dans les circonvolutions
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Après les tablettes d'argile et avant l'apparition du codex, du livre, l'humanité a utilisé comme support de l'écriture le " volu-men ", mot latin qui veut dire rouleau et qui a donné notre volume .

Ce mot est tiré d'une racine " uel / uol / ul- ", enrouler, tourner d'où sont issus é-volu-tion, in-volu-tion, circon-volu-tions cérébrales, ré-volu-tion .

En effet qu'est-ce qu'une révolution sinon un gigantesque retournement et d'ailleurs le sens premier a été conservé en astronomie : la révolution de la Terre autour du Soleil dure un an .

Nous pouvons ajouter les mots volute, volte-face,voltige et même voûte . Une personne qui tourne sa langue avec aisance dans sa bouche est dite volu-bile et le volu-bilis est une plante dont la tige s'enroule autour d'un support .

L'espagnol a le verbe " volv-er " et son dérivé la " vuelta " , qui est le tour d'Espagne à vélo .

Le grec, qui a perdu son phonème " w " nous a donné les mots hélice et ély-tre ( < elu-tron " ), qui protège en s'enroulant l'aile postérieure des coléoptères

Restons-en là : pas trop de révolutions dans les circonvolutions, halte au " remue-méninges " !

CLAIR / comme de l'eau de roche
Publié par Etymodico le 10 04 2016

Dans l'Athènes du -5ème siècle, quand les citoyens devaient débattre de leurs affaires, on les appelait ( " klê- " ) à sortir ( " ek- " ) de chez eux pour se réunir à l'assemblée : " ek-klê-sia " .

Plus tard, les chrétiens reprirent le mot pour désigner leurs propres assemblées, d'où le latin " ecclesia " et église en français, iglesia en espagnol, igreja en portugais et chiesa en italien .

Avec un radical très proche " cla- ", le latin a formé le verbe " cla-m-o ", appeler, qu'on retrouve en français dans ac- / dé- / pro- / ré-clam-er etc ., radical que nous a emprunté l'anglais : "claim " .

L'espagnol, lui, a le verbe " llamar ", appeler .

Toujours en latin, avec le radical " cla-r- ", nous avons le mot " cla-r-us ", célèbre, celui que l'on nomme souvent, qui est à l'origine de clair / clar-té , de l'allemand " klar " et de l'anglais " clear " .

Est-ce que c'est clair ?

CHENE / solide comme un
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Qu'est-ce que l'homme politique Delcassé, l'écrivain Queneau, les poètes Ducasse ( alias Lautréamont ), et Chénier, le juriste Cassin, l'économiste Quesnay et l'astronome Cassini, qu'est-ce que tous ces gens-là peuvent avoir de commun ?

Tout simplement leurs ancêtres avaient un rapport avec le chêne : ils possédaient une chênaie ou habitaient tout près .

Le nom du chêne vient d'un des rares mots gaulois passés en français " cassanos ", que l'on retrouve dans des toponymes comme le Quesnoy ( Nord ) .

Quant au nom latin du chêne " robur ", de la même famille que robus-te, robor-atif, cor-robor-er etc, il a donné une variétéde chêne, le chêne rouvre .

H ESPAGNOL / Parler comme un h espagnol
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Pourquoi de toutes les langues romanes, seul l'espagnol inflige-t-il un traitement spécial au " h " initial du latin ?

En effet quand le français dit : femme / fils / fil / faire / feuille / fourmi, que l'italien dit : femmina / figlio / filo / fare / foglia / formica, l'espagnol dit : hembra / hijo / hilo / hacer / hoja / hormiga .

Voilà qui s'appelle parler comme un " hache " espagnol !

POLIS / histoires de polis
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Quel point commun peut-il y avoir entre Naples, Antibes et Sébastopol ?

Ces trois villes portent en elles, déformé, le nom grec " polis ", la ville .

Le nom de Naples, " Nea Polis ", la nouvelle ville, nous rappelle que les Grecs, dès le 8ème siècle avant notre ère, ont essaimé dans la Méditerranée, fondant des centaines de colonies, notamment en Italie du Sud ( La Grande Grèce ) et en Sicile .

Antibes < " Anti- polis ", la ville d'en face ( de Nice < Nikaia = la victorieuse ) est, elle aussi, une colonie grecque .

Quant à Sébastopol, en Crimée, c'est une création de Catherine II ( 18 ème ) .

Au 18ème et 19ème,les Américains fondent Annapolis ( Maryland ), Indianapolis ( Indiana ) et Minneapolis ( Minnesota, qui associe à ce mot grec un mot sioux, il faut le faire ! ) . Au Brésil nous trouvons la ville de Petropolis, l'ancienne résidence des empereurs .

D'autres villes actuelles, mais très anciennes, portent le nom de " polis " : Tripoli au Liban et en Libye .

Question : L'ancienne cité de Philippo-polis a donné son nom à une grande ville d'Europe . Laquelle ?

Eh bien, il s'agit de la ville bulgare de Plovdiv .

Autre casse-tête : Une très grande ville d'Europe, à défaut d'être européenne, porte doublement le nom de " polis " .

Doublement, parce qu'elle s'est appelée Constantinople < Constantino-polis, puis Istanbul, qui est peut-être la prononciation turque de " eis tên polin " = vers la ville .

Faut-il rappeler que polis " est à l'origine de polit-ique, cosmo-polit-e etc ?

En revanche, ni monopole ni oligopole n'appartiennent à cette famille : ils viennent d'un radical qui signifie " vendre " .

Mais je ne voudrais pas monopoliser le web et je m'arrête ici .

ORIGINE / A l'origine l'Orient
Publié par Etymodico le 22 02 2016

A l'or-igine était la racine " or ", se lever, naître . Elle a donné par le latin les mots or-igine et or-ient, l'endroit où se lève le soleil .

Nous avons aussi un radical grec " or-nitho- ", l'oiseau, l'animal qui prend son essor cf ornithologie, ornithorynque .

Les Allemands emploient un mot apparenté pour désigner l'oiseau par exellence " Aar ", l'aigle .

SONORE / sonores et sourdes
Publié par Etymodico le 22 02 2016

La langue française fonctionne sur l'opposition de couples de consonnes dont un des éléments est une sonore, c'est-à-dire un phonème, un son qui fait vibrer les cordes vocales, et le deuxième, une sourde, qui ne les fait pas vibrer .

Nous avons six couples : " b / p " // " k / g" // " d / t " // " v / f " // " j / ch " // " s / z " //

Quant une sonore se trouve devant une sourde, elle s'assourdit et devient la sourde correspondante . ainsi ad- + tiédir > at-tiédir .
ASSIMILATION / réel et irréel
Publié par Etymodico le 22 02 2016

En composition, deux consonnes différentes en contact donnent souvent la même consonne . Ce phénomène s'appelle as-simil-ation, le fait de rendre semblable . C'est ce qui explique les doubles lettres, si fréquentes en français .

C'est ainsi que le préfixe " in- " devient " im- " devant " m ", " il- " devant " l ", " ir- é devant " r " . Exemples : im-mobile / il-lisible / ir-réel .

La même chose se passe avec le préfixe " con- " : cor-riger / com-muer / col-lecter etc .

C'est le cas avec le préfixe " ad- " : ac-calmie / ap-paraître... et bien d'autres .

EPEE / épée, espada, spada
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Les groupes latins " sc- ", " sp- " et " st- " ont subi un traitement différent dans les langues romanes .

A l'initiale, le français et l'espagnol, incapables de les prononcer, ont ajouté un " e " . En outre, le français a perdu son " s" .

Ainsi " spatha " > épée et espada ; " spatula " > épaule et espalda ; " schola " > école et escuela ; " sperare " > état et estado etc .

L'italien, lui, a gardé intact ces groupes : c'est ainsi que nous avons : spada, spalla, scuola et stato .

SEMITIQUE / Arabes et Juifs, des Sémites, frères ennemis
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Les langues sémitiques sont parlées par 400 millions de locuteurs .

Certaines, mortes, ont été de grandes langues de civilisation . L' akkadien ( à ne pas confondre avec l'acadien ) fut la langue de la Mésopotamie ( Irak ) .

L'araméen ( ou syriaque ) , fut la langue internationale de tout le Proche et le Moyen Orient . Le phénicien ( nous devons l'alphabet aux Phéniciens, ancêtres des Libanais ) et le punique, langue de l'empire maritime carthaginois .

D'autres sont bien vivantes, parmi lesquelles l'hébreu et l'amharique, parlé en Ethiopie .

La langue la plus parlée est l'arabe, elle aussi, langue de grande civilisation, qui a donné des milliers de mots au turc, au persan, au swahili ( Afrique orientale ), à l'urdu ( Pakistan ) et à l'hindi .

Les Arabes ont occupé tout ou partie de la péninsule ibérique pendant huit siècles . Pas étonnant qu'il en reste de multiples traces en espagnol et en portugais .

Quant au français, il contient deux catégories de mots d'origine arabe : d'un côté, les mots " intellectuels ", venus du Moyen-Age comme alcool, algèbre, alcalin, azimut, zénith, zéro, chiffre etc .

D'un autre côté, des mots souvent argotiques et familiers, datant de la colonisation du Maghreb, comme toubib, zob, niquer, ramdam, maboul, baroud etc .

N'oublions pas la seule langue sémitique européenne, le maltais, qui contient également beaucoup de mots italiens , notamment siciliens .

CANON / La grosse Bertha, une fille canon ?
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Une racine sémitique ( phénicienne, hébraïque, cananéenne etc ) " q.n.h. ", le roseau, est à l'origine de deux grandes familles de mots .

Elle a donné le grec " kanôn ", la baguette droite > la règle, le droit ( dérivé de " kanna ", le roseau ) . On trouve le mot français " canon 2 " dans " le droit canon ", qui est le droit propre à l'Eglise catholique .

L'âge " canonique " était, à l'origine, de quarante ans, minimum pour une servante chez un ecclésiastique .

Le chanoine ( < " canon-icus " ), comme le moine suivait une règle particulière .

Dans le vocabulaire des arts, le mot a aussi le sens de norme : le(s) canon(s) de la beauté .

La deuxième famille a gardé le sens initial de tube ou conduit : ainsi canne / cannisse / cannelle / cannelloni / canyon etc .

On peut ajouter canal et chenal d'où l'anglais " channel " .

Enfin, le sens militaire, le canon 1 .

Question : La grosse Bertha était-elle une fille canon ?

VOIE / Arrête ton char !
Publié par Etymodico le 22 02 2016

La racine indo-européenne " uegh / uogh / ugh ", transporter en char, nous a donné par le latin les radicaux " veh- / vect- / voit- " que l'on trouve dans véh-icule, véh-ément, vect-eur, con-vect-ion, voit-ure etc .

Quand on s'élance contre quelqu'un, c'est parfois pour se répandre en in-vect-ives, d'où peut-être l'expression " charrier quelqu'un et arrêter son char " .

Le radical " vi- / voi- / voy- ", la route, la voie, est présent dans voy-ou, voirie, dé-vi-er .

Ce que l'on trouve devant soi sur son chemin est visible, évident : c'est ob-vie ( ob-vi-ous en anglais ) .

Quand trois routes se rejoignent, cela s'appelle un tri-vi-um, d'où est tiré tri-vi-al .

Rien de tel qu'une voie pour un voy-age, mais il est recommandé d'emporter son doublet, un vi-atique, des provisions de voyage .

Les langues germaniques ont " way " en anglais et " Weg " en allemand, lesquels ont donné son nom à la Nor-vège / Norway, la route du Nord .

J'allais oublier le wagon, le vaguemestre et les gens qui s'appellent Wagner,le charron en allemand .

Une excursion en Inde : cette racine avec un radical " vah- " a donné le mot vâh-ana, la monture, l'animal-support des divinités hindouistes et boudddhistes : ainsi le taureau blanc Nandin est-il le vâhana de Shiva et Garuda, le vautour doré, celui de Vishnu .

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DISSIMILATION / Pèlerin, tu pérégrines
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Un radical " morm- ", la forme, avec deux phonèmes " m " a donné par le latin les mots en -forme et par le grec les mots en -morphe .

Ce phénomène, qui consiste à différencier deux phonèmes dans un même mot s'appelle " dis-simil-ation, rendre dis-semblable .

Il est assez courant : ainsi s'expliquent méri-di-en < meri-di-us < medi-di-us * / pèlerin < per-egr-inus ( que l'on retrouve dans pér-égr-ination ) / faible < fle-bilis etc .

ETYMOLOGIE / Un conte de fées
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Qu'est-ce que l'étymologie ? C'est certes une sorte de généalogie, la recherche des ancêtres, des parents, des racines .

C'est surtout l'affirmation que les mots ne sont pas seulement des outils comme des marteaux ou des tourne-vis, mais des fruits remplis de sucs, de senteurs et de saveurs .

Faire de l'étymologie, c'est faire oeuvre de géologue et d'archéologue, c'est identifier les différentes couches, strates du langage comme d' un paysage .

Faire l'étymologie d'un mot, c'est souvent retrouver le parfum des vieilles métaphores, c'est, comme le prince charmant du conte, réveiller les belles endormies .

OIGNON / Pas d'union sacrée
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Grand bruit dans Landerneau . Tempête dans un verre d'eau : " oignon " va perdre son " i " et s'écrira " ognon " !

Mettons les points sur les " i " : En ancien français, pour écrire le phonème que les Espagnols notent " ñ ", on utilisait trois lettres : " ign " . C'est ainsi que " montagne " s'écrivait " montaigne " et " Champagne ", " Champaigne " . Il en reste des traces dans les noms de Michel de Montaigne et de Philippe de Champaigne .

Donc notre " ognon ", qui , à défaut de faire l'union sacrée ( car ces deux doublets viennent du latin " unio " ) fait si bien la soupe médiatique, va rejoindre le sort commun de tous les mots en " gn " .

CRATERE / Mets de l'eau dans ton vin !
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Les Anciens, sauf les ivrognes, ne buvaient pas de vin pur, ce qui s'explique par le climat méditerranéen qui donne des vins très forts .

Aussi trouve-t-on parmi l'immense variété des vases grecs, un vase dans lequel on mélangeait le vin et l'eau, le cra-tère, du radical " kra- " signifiant " mélange " . Le plus grand cratère connu est le vase de Vix, en bronze, ( 200 kgs, 1,60 m ) exposé au musée de Châtillon-sur-Seine .

A la même famille appartient le mot " crase " ( < " kra-sis " = mélange ) et également le nom du vin en grec moderne : " krasi ", littéralement, le mélange ".

INFIXE / tangent et contagion
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Nous connaissons tous les préfixes, ces éléments qui se placent devant un radical ainsi que les suffixes, qui se placent derrière . Mais qui a entendu parler des infixes ?

L'in-fix-e, comme son nom l'indique, se place à l'intérieur de la racine ou du radical, dans certaines langues comme le grec et le latin : ainsi " vi-n-c-o ", je vaincs, s'oppose-t-il à " vic-tor ", vainqueur .

Le français garde des traces de ces infixes nasaux ( " nasal " parce que l'infixe est un " n " ou un " m " ) .

C'est ainsi que l'on observe les couples suivants : vai-n-c-re / vic-toire // pei-n-d-re / pic-tural // fei-n-d-re / fic-tion // sac-ré / sa-n-c-tifier //ta-n-g-ent / con-tag-ion // .

TO DO / Que faire ?
Publié par Etymodico le 22 02 2016

Encore une méga racine : " dhê / dhe "poser, a fourni par le grec les radicaux " thè- / thé- " que l'on retrouve dans thè-s-e ( et les composés de la sainte trilogie anti-thè-s-e / syn-thès-e, mais pas foutaise ! ) .également dans thè-m-e et -thèque ( cf bibliothèque etc ), lequel thèque donne le mot taie !

Du côté latin, nous avons " fac- / fact- / fect- / fet- / fi- / fic- / fis- / fit- " qui rendent l'idée de faire . Ne dit-on pas " poser un acte " pour " faire quelque chose " ?

Quelques mots comme exemples : ef-fet / con-fi-re / dé-fic-ient / ampli-fi-er / pro-fit / ré-fect-oire / édi-fic-e etc . Cette famille est tellement riche que nousy reviendrons .

En anglais dans " to do / deed " comme en allemand dans " tun / die Tat " on observe la même idée de " faire " .

ITINERAIRE / du coït à l'obit : nous sommes en transit
Publié par Etymodico le 01 11 2016

De la racine " ei / i ", aller et de son radical " it- ou -ir " nous sont parvenus une foultitude de mots . Procédons par ordre .

Au commencement, in-it-ialement n'était pas l'intro-ït ( chant exécuté pendant l'entrée du prêtre avant la messe ) mais le co-ït . Je ne ferai pas de dessin . Puis l'it-inér-aire de la vie qui nous mêne à l'ob-it ( c'est le nom du service religieux célébré au bénéfice de l'âme d'un défunt . Si nous n'en voulons pas c'est quand même " ex-it " , la sortie comme disent les Anglais ) . N'est-ce pas en effet notre lot que de sub-ir, de trans-ir et trans-it-er avant de pér-ir ? Quel circu-it !

Entre temps et sans trans-it-ion, certains auront couru après la gloire et la richesse , ils auront courtisé, tourné " autour " des puissants de ce monde, ils auront cédé à des amb-it-ions plus ou moins nobles .

Encore un mot à caser : le prétér-it, mais c'est du passé comme disent les Anglais et les Allemands .

SIGNE / Une entaille en guise de signe
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Une racine " sek ", couper a donné le radical " sect- " dans section, bis-sectrice, sect-eur, sect-e, in-sect-e .

Le radical, déformé, a fourni dis-séqu-er, seg-ment et également scier .

Le mot latin " sig-num ",le signe, marque faite par incision, issu de la même racine, est à l'origine de sign-e . sign-al,in-sign-e, etc sans compter le mot seing et le radical " seign- " cf en-seign-e(r) .

L'italien "di-segn-o " est passé en français sous les formes de dessein et dessin, lequel, passé en anglais, est devenu design et nous est revenu, comme c'est souvent le cas, avec une nouvelle sign-i-fication .

Un cadeau du provençal : quand on voulait annoncer un événement grave aux paysans dispersés dans leurs champs, on sonnait, on " toquait " la cloche pour leur faire signe : c'était le toc-sin .

Ce même mot " sig-num " a un diminutif : " sigillum ", le sceau, qui était un signe d'apppartenance, d'où sceller et la sigillo-graphie, l'étude des sceaux .

Cette même racine a donné le nom de la scie en germanique : l'anglais " saw " et l'allemand " Säge " .

EUROPE / Une vache d'histoire
Publié par Etymodico le 23 02 2016

L'Europe est un mot grec .

Les Grecs ont bâti une légende, selon laquelle Zeus, le roi des dieux, qui au lieu de s'occuper de sa déesse de femme, passait son temps à draguer les mortelles, Zeus, disais-je, amoureux de Europê, princesse phénicienne, l'enleva sous la forme d'un taureau : exemple d'amour vache .

Mais l'origine du mot est probablement phénicienne, donc sémitique : les marins phéniciens naviguant en mer Egée distinguait l'ouest " èrèb " ( " é.r.b. " ) qui a donné Europe et l'est " assou ", qui a donné l'Asie .

L'Europe a des frontières géographiques, traditionnelles : de l'Atlantique à l' Oural, selon la célèbre formule, sans compter le Bosphore et un certain nombre d'îles et archipels : Islande, Iles Britanniques, Malte, Chypre .

L'Europe a des frontières politiques,, celles des 28 Etats de L'Union Européenne, plus ou moins passoires, mais passons...

La plupart des habitants du continent européen parlent des langues indo-européennes, mais pas tous : La majorité des Finlandais parlent finnois, une langue finno-ougrienne, tout comme l'estonien parlé par leurs voisins et, plus au sud, les Hongrois .

Outre ces trois langues finno-ougriennes, nous avons les Basques d'Espagne et de France dont la langue est complètement isolée dans le monde .

N'oublions pas l'île de Malte, où le maltais, langue officielle avec l'anglais, est une langue sémitique, très proche de l'arabe, mais contenant de nombreux mots italiens, notamment siciliens .

Quant au turc, langue ouralo-altaïque, il est parlé dans La Turquie d'Europe, mais la Turquie n'est pas un Etat européen, ni géographiquement ( ou si peu ) ni politiquement .

La Grèce, qui a donné son nom a l'Europe, est malade . Quand un membre est malade, tout le corps s'en ressent . On aurait donc tort de ne pas s'en inqiéter .

L'Europe, c'est quand même bien .

Dernière minute : Cela risque d'en froisser quelques-uns : De la même racine sémitique " è.r.b. " vient le mot " arabe " !

LUMIERE / Mehr Licht !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Que diriez- vous d'une super-racine ? Cramponnez-vous ! Il s'agit de " leu-k- / lou-k / lu-k ", la lumière .

Le radical latin " luc- " nous fournit luc-ide, é-luc-ider, é-luc-ubrer ( littéralement " travailler à la lumière de la lampe " , luc-iole et Luc-ie entre autres .

La forme " lum- / lumin- " donne al-lum-er, il-lumin-er . La forme " lu- " lu-eur, lu-ire .

N'oublions pas " la lumineuse ": lun-a, qui est le surnom de la lune ! Lun-di, jour de la lune et " lun-atique " en sont issus .

C'est sans compter avec " lustr- " et ses dérivés : il-lustr-e, lustr-er .

La clair-ière ou le bois sacré " lucus " a donné un toponyme : Le Luc, bourgade du Var .

Et qui l'eût cru, le provençal nous a donné le nom de la plante dont les graines sont brillantes : la luzerne !

Voilà pour le latin . Passons au grec : nous allons trouver les globules blancs, les leuco-cytes, la leuc-émie etc .

Le germanique a lui ausssi formé des mots sur cette racine : " light " en anglais et " Licht ", la dernière parole de Goethe : " Mehr Licht ! = Plus de lumière ! "

Allons, tout n'est pas perdu !

PARADIS / Paradis persan
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Avec une racine " dhei-gh / dhoi-gh / dhi-gh " , façonner de la terre, l'iranien a fabriqué le mot " pairi-daeza ", l'enceinte, le jardin, dont les Grecs ont fait " paradeisos ", notre paradis . En effet le " paradis " était à l'origine un immense parc où chassaient les monarques du Moyen-Orient ancien .

Au Moyen-Age, on prit l'habitude de jouer des scènes tirées de l'Histoire sainte devant les cathédrales et le paradis est devenu le parvis .

Nous ne manquons pas de solutions ces temps-ci pour aller au Paradis, y compris celle de se faire exploser, de préférence en nombreuse compagnie . Moi, je préfère celle des matelots de la marine à voile qui chantaient : " Hé oh, hissez haut, nous irons à Valparaiso ", laquelle ville du Chili veut dire en effet " Vallée du paradis " .

Encore un mot sur la racine " dhoi-gh " qui a donné en germanique le nom de la pâte " dough " en anglais et " Teig " en allemand, dans lesquels on retrouve l'idée de pétrir, de façonner .

De nos cousins Néerlandais, grands pétrisseurs de terre devant l'Eternel,,nous avons la digue, qui est un rempart de terre .

Oserais-je abuser ? : Je ne puis m'empêcher de parler du verbe latin " fingo ", façonner > inventer, d'où feindre .

Avec un radical " fig- ", nous avons " fig-ure,fig-urine, la chose modelée et ef-fig-ie .

A partir de " fict- " c'est tout l'univers de la création, depuis le Dieu potier qui prend de la terre pour faire l'homme jusqu'à l'artiste, l'écrivain qui crée un monde dans sa fict-ion .

Un dernier mot et la boucle sera bouclée : le nom du grand poète persan Firdoussi veut dire " paradis " .

SAUTER / Casse-toi la figure si tu veux mais rebondis vite !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Le latin " sal- / sal-t- ", sauter, nous a fourni les mots salace, salto, saltimbanque etc .

Légèrement déformé par l'apophonie, il st devenu " sul-t- " et a produit ex-ult-er, insulter, résulter .

Sous la forme " saill- ", nous avons saill-ir, tres-saill-ir .

Le radical " sil- " a donné é-sil-ier et la sacro-sainte ré-sil-ience, tarte à la crème moderne, par laquelle on enjoint à toute personne qui a eu des malheurs, de se dépêcher d'en sortir, sous peine d'être taxée de complaisance et de mollesse . Il ne fait pas bon n'être pas résilient par les temps qui courent !

Mais revenons à nos moutons: Pour montrer notre ré-sil-ience, brandissons nos hal-tères ( " hal- = sal " ) ! Eh oui, les haltères étaient utilisées comme balanciers dans les concours de saut . On voit de telles scènes sur les vases grecs .

Un petit tour en Espagne où le verbe " salir " signifie sortir .

NUIRE / La charrette qui grince
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Une racine " n-ek / n-ok" , tuer, a donné par le latin le radical " noc- ", nuire que l'on a dans noc-if et in-noc-ent, in-nocu-ité etc .

Le latin " nec-o ", tuer, bien déformé, a aboutit à " noyer " et le radical " nic- " se retrouve dans " per-nic-ieux " .

Du côté grec, nous avons la rubrique nécro-logique des journaux, qui nous informe sur les décès de la semaine .

Un petit tour en Bretagne : La légende de l'Ankou ( < " en-ek " ) , personnification de la mort et sa charrette .

INFARCTUS / Il y a quelque chose de cassé .
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Un certain nombre de nos compatriotes parlent, pour désigner un accident vasculaire, hélas trop fréquent, " d'infractus " .

Prononciation fautive, évidemment, puisqu'il faut dire " infarctus ", le mot étant bâti sur un radical " farc- ", bourrer, boucher que l'on retrouve dans farc-e et farc-ir, opération consistant à bourrer de viande par exemple, des poivrons, des feuilles de vigne etc .

L'in-farc-tus arrive donc quand l'un des vaisseaux se bouche .

Mais la prononciation populaire, quoique fautive, n'est pas stupide : Les gens sentent confusément que quelque chose se brise dans leur vie et associent cet événement au radical " fract- " ou " frag- " qui donne fragment, fragile, fraction, fracture etc .

sp>Comme quoi certaines erreurs révèlent un sentiment profond de la langue .

COEUR / Infrrractus du myocarde
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Une racine " kr-d " aboutit à un radical latin " cord- ", le coeur, qui se retrouve dans les mots ac-cord, con-cord-e, dis-cord-e, cord-ial, etc .

Le vieux verbe re-cord-er signifiant " remettre dans le coeur ", en mémoire, est passé en anglais, puis revenu chez nous avec le sens de " re-cord " .

Venant du grec, nous avons le radical " cardio- " bien connu par sa tachy-card-ie, ses cardio-logues, ses électro-cardio-grammes et son tristement célèbre infrrrractus du myo-card-e .

Un tour chez nos voisins germaniques : chez eux, c'est un " h " qui correspond au " k " indoeuropéen : " heart " et " Herz " et Hertz, qui est le nom du physicien allemand, d'où le hertz, l'unité de fréquence .

FOOT / germanique
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Un peu de germanique : Les langues germaniques ( anglais, allemand, néerlandais, langues scandinaves ) sont des langues cousines .

Observons les groupes de deux ou trois mots suivants : péd-estre / foot / Fuss // patern-el / father / Vater // past-eur / food / Futter // peu / few // plein / full / voll // -ptère / feather / Feder etc .

Les mots d'origine latine ou grecque commencent par un " p " tandis que les mots germaniques ont un son " f " ( le " v " allemand se prononce " f " ) .

TRAVAIL / l'empalé fait pâle mine
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Il existe un mot latin " pâlus ", le pieu, le poteau, d'où pal et empaler . Si le supplice du pal n'est pas des plus agréables, il y a pire, c'est quand on assemble trois pieux pour faire un " tri-pal-ium ", instrument de torture qui a donné notre mot ... " travail " .

Eh oui, le travail n'est pas toujours drôle et l'expression " une femme en travail " garde quelque chose de ce sens, ce qui n'empêche pas que tant de gens se désolent de ne pas en avoir .

Post-scriptum : une fois de plus nos cousins d'Outre-Manche se sont emparés du " travail " et en ont fait " travel ", le voyage, qu'ils nous ont rendu sous la forme de traveller's chèque et travelling .

INDOEUROPEEN / De Vancouver à Calcutta
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Qu'est-ce que l'indoeuropéen ? Ce n'est pas une race . C'est un peuple ou un groupes de peuples dont nous ne savons rien sinon que ces gens parlaient une langue avec ses dialectes, langue jamais attestée ( aucune inscription, pas de littérature ), que des milliers de linguistes depuis plus de deux siècles ont patiemment reconstituée à partir des langues qui en proviennent . Autrement dit une gigantesque entreprise de généalogie des langues .

Cette langue a été appelée indoeuropéen parce que ses descendantes sont parlées essentiellement de L'Inde à l'Europe et à ses extensions, soit entre le tiers et la moitié des humains .

Cette langue a pour descendants d'ouest en est : le celtique ( gaélique, gallois, breton ), l'italique, dont le latin ( portugais, espagnol, catalan, français, occitan, italien, roumain ), le germanique ( anglais, néerlandais, allemand, langues scandinaves ), le slave ( polonais, tchèque, slovaque, slovène, croate, serbe, bulgare, russe, ukrainien ), le balte ( letton, lituanien )le grec ancien ( grec moderne ), l'albanais, l'arménien, le persan, le sanskrit ( hindi, urdu, pendjabi, bengali et de nombreuses autres langues de l'Inde et du Pakistan ) .

Nous n'avons pas mentionné de nombreuses autres langues, mortes ou encore parlées .

Aussi pouvons-nous affirmer que l'italien ou l'espagnol sont des langues-soeurs du français, puisqu'elles descendent toutes trois d'une langue-mère, le latin, tandis que le russe, l'anglais, le bengali ou le persan, le breton ou l'allemand sont des langues-cousines .

PRENOM / Dire la même chose en plusieurs langues
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Mansour et Vincent . Lucien et Mounir . Malika et Régine .

Ces prénoms, d'origine gréco-latine et germanique d'un côté, arabe ou persane de l'autre, signifient la même chose : vainqueurs, lumineux et reines .

Et que dire de Aziz ? C'est l'équivalent de Aimé . Et de Karima ? C'est Adèle, la noble .

Quant à Abdallah, c'est Théodule, l'esclave, le serviteur de Dieu .

MI / Polluez, polluez, il en restera toujours quelque chose !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

La racine " medh ", demi ou moitié, est à l'origine du radical " médi-" que l'on trouve dans Médi-terranée, inter-médi-aire, médias, médius, médium, méd-iateur etc .

Déformé, " médi- " est devenu " méri- " dans méri-di-onal .

Plus déformés encore : " mi- " dans mi-di, mi-nuit . Un mur mi-toyen est situé au milieu de deux propriétés . Jadis le métayer devait la moitié de sa récolte au propriétaire de la terre . Et le mât du milieu est le mât de misaine .

Par l'italien, nous avons mezz-anine, inter-mezz-o, mezz-a voce .

L'espagnol nous a donné le média-noche, un repas pris à minuit .

En grec le radical " méso- " est présent dans la Méso-potam-ie, l'Irak actuel, à proprement parler, entre les fleuves ( Le Tigre et L'Euphrate ) .

Toujours plus à l'est, chez nos cousins Indiens : Un Etat de l'Inde s'appelle en hindi le Madhya-Pradesh . Il est situé, comme son nom l'indique, au centre du pays ; Sa capitale est Bhopal, tristement célèbre à cause de la catastrophe de l'usine de pesticides de Union Carbide survenue en 1984 ( 20 000 morts ) .

Comme quoi l'étymologie peut faire parler de tout ...

BERRY / Gloire aux valeureux Berrichons, rois du monde !
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Nos ancêtres ne se mouchaient pas du pied ! Les noms de Bourges et du Berry ( dans le Cher ) viennent du nom du peuple gaulois qui se nommait en toute simplicité les Bitu-riges, mot-à-mot " les rois du monde " .

En effet la racine " gwei / gwi ", vivre, qui nous a valu le latin " vit-a ", la vie, a abouti à " bitu- ", le monde .

Nous reconnaissons par ailleurs le radical " rig- ", le roi, que l'on retrouve dans Vercingéto-rix .

FERTILE / Du berceau au tombeau
Publié par Etymodico le 23 02 2016

La racine " bher / bhor / bhr ", porter, est une des plus prolifiques de l'indoeuropéen :

Le latin a donné le radical " -fère " que l'on trouve dans coni-fère, auri-fère etc .

Des radicaux " fer- / fr " découlent les verbes légi-fér-er, dé-fér-er, dif-fér-er, pré-fér-er, pro-fér-er, ré-fér-er, trans-fér-er, souf-fr-ir ( = sup-port-er ) et of-fr-ir ( = ap-port-er ) .

Ce que nous ap-port-e fort-uitement le sort, c'est la fort-une alors que le voleur furt-ivement nos l'em-port-e .

La terre qui rap-port-e est dite fert-ile .

Le grec nous fournit le radical " -phor- " méta-phor-e, phos-phor-e, Bos-phor-e et autres dory-phor-es ...

J'ai oublié l'am-phore, le vase que l'on peut porter avec deux anses ( et avec aisance ), lequel mot, passé en latin : " ampulla " a donné l'ampoule .

Chez nos cousins Germains le "bh " est devenu " b " : Quand un Allemand a été porté neuf mois dans le ventre de sa mère, on dit : " er ist ge-bor-en " et si c'est un Anglais, " he is bor-n " . Les " born again " ne sont pas tous bornés mais sont tous des Re-nés .

Cela ne suffit pas de naître, il faut, hélas, mourir et alors, grande chance ( façon de parler ) d'être porté en "bière " .

Pour me consoler, je vais de ce pas m'en boire une .

PESSOA / Son nom est Personne
Publié par Etymodico le 23 02 2016

Le grand écrivain portugais Fernando Pessoa avait un nom qui signifiait " la personne ", du latin " perso(n)a " .

De toutes nos langues-soeurs, les langues romanes, ( portugais, espagnol/castillan, catalan, occitan, français, italien, roumain ) seul le portugais, parlé sur trois continents par 250 millions d'hommes, n'a pas le " n " . En effet, entre deux voyelles, il l'a perdu .

C'est ainsi que lu(n)a a donné lua, Lissabo(n)a > Lisboa, bo(n)a > boa .

J'en remets une couche : le portugais a perdu aussi son " l " intervocalique : do(l)or > dor, co(l)or > cor et co(l)obra, la couleuvre, a donné cobra !

PLEONASME / Un ongle incarné dans la chair
Publié par Etymodico le 23 02 2016

" J'ai un ongle incarné dans la chair ", dit ce patient . --C'est un pléonasme . --C'est grave, docteur ?

Le pléonasme, bien sûr, n'est pas une maladie, sauf peut-être une maladie bénigne du langage, qui consiste à exprimer la même idée avec des mots différents . Ainsi le radical " carn- " dans in-carn-é veut dire " chair " .

Qui d'entre nous n'a pas parlé de " sortir dehors ", de " prévoir à l'avance " ?

Fait fureur, ces jours-ci, le " danger potentiel " !

HELIO- / Pauvre Grèce ! En plus elle a perdu son s
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Comparons les couples : sol-aire / hélio- // serp-ent / herpéto- // sal-in / halo- //salv-ateur / holo- //séd-entaire / -èdr- // six / hexa // sept / hepta- // sim-ilaire / homo- .

Nous observons que le premier terme possède un " s " initial tandis que le deuxième a un " h " .

C'est que le premier mot est d'origine latine tandis que le deuxième est d'origine grecque .

En effet le grec ancien a perdu le " s " indoeuropéen alors que le latin l' a conservé .

ENERGIE / Boulevard et sidérurgie
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine indoeuropéenne " uer-g ", travailler, a donné le mot grec " ergon ", le travail d'où nous viennenr erg, ergo-nomie, én-erg-ie, erg-astule, én-erg-umène .

A partir de " uor-g " nous avons " organon ", l'outil, qui a donné organe et orgue .

Quant à " ur-g ", il a fourni nombre de mots en " -urge / -urgie " : de la chir-urg-ie ( d'où l'anglais " surgeon " ) , travail manuel, mais quel travail ! jusqu'à la sidér-urg-ie en passant par les démi-urg-es, thaumat-urg-es et autres moutons de Pan-urg-e .

Du côté germanique, nous avons, bien entendu, " work " en anglais et " Werk " en allemand sans oublier le néerlandais " werk " qui est à l'origine de notre " boule-vard " (< bolwerc ), anciennement levée de terre, puis rempart, puis boulevard, ces derniers étant à la place des anciens remparts .

PRESSION / Ne nous mets pas la pression !
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Beaucoup de choses nous accablent en ce monde : depuis les heures de pointe où nous sommes com-prim-és dans le métro jusqu'à certaines hantises dont nous sommes op-press-és en passant par toutes sortes de press-ions . Ne parlons pas des régimes qui op-prim-ent et ré-prim-ent leurs peuples .

Cela peut mener à la dé-prim-e sinon à la dé-press-ion . Il y en a même qui pensent à se sup-prim-er .

Qu'avons-nous pour faire face ? Beaucoup de choses : tous les arts, tous les sports, tous les gestes, toutes les paroles, les mots qui soignent si bien les maux, bref tous les moyens d'ex-press-ion qui peuvent extérioriser nos peurs et nos rages .

Ces malheurs, une fois transformés, transcendés par les lettres, les arts et les sciences laissent leur em-preint-e, risquent de faire grosse im-press-ion .

J'ai fait fort . J'arrête et je m'en vais dé-com-press-er .

TERRE / Si la terre devenait torride...
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Le latin a hérité de l'indoeuropéen " ter-s / tor-s / tr-s ", sec, les radicaux " terr- et torr- " .

Quand les eaux se sont retiréees, est apparue " terra ", la sèche, la terre .

Dans les pays secs, médi-terr-anéens, torr-ides, les rivières qui coulent, quand elles coulent, deviennent vite des torr-ents .

Une façon de sécher certains produits, comme le café, c'est de les torr-é-fier .

Le radical " torr- " modifié en " tost-us "a donné l'anglais toast, vite repris par le français, encore que porter un toast consiste plutôt à ingérer du liquide ...

Ne pas oublier, bien sûr,l'anglais " thirst " et l'allemand " Durst ", qui veulent dire, l'un et l'autre, la soif .

RHETEUR / Le verbiage du rhéteur
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine " uer / uor / ur "et ses différents élargissements " uer-dh / uor-dh / ur-dh / ur-ê ", parler, a donné en latin le radical " verb- " d'où viennent verb-e, pro-verb-e, ad-verb-e, verb-iage et verve .

En germanique, nous trouvons l'anglais " word " et l'allemand " Wort " sans oublier le danois " ordet ", titre du célèbre film de Dreyer .

Du côté grec, " ur-ê " nous fournit le radical " rhê- " qui donnera rhéteur, rhétorique etc .

BOULEAU / Du bouleau au béton
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Un peu de gaulois pour varier : une racine " gwet " a donné le nom du bouleau, lequel, est passé en latin sous la forme " betulla " à qui nous devons, bien sûr, la famille botanique des bétulacées, mais aussi un certain nombre de noms d'hommes importants : Du Bellay, Théodore de Bèze, l'ébéniste Boulle et le compositeur... Pierre Boulez .

Mais à cette même racine le latin a emprunté aussi le mot " bitumen ", un goudron de bouleau obtenu par distillation de son écorce, une preuve de plus que nos ancêtres n'étaient pas techniquement inférieurs à leurs conquérants .

Et ce " bitumen " est à l'origine de notre bitume et de notre béton .

POMME / Croquer la pomme, est-ce un mal ?
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Y avait-il un pommier dans le Jardin d'Eden ? --Pas du tout . D'où vient alors cette expression " croquer la pomme " symbole de la tentation,particulièrement celle du péché de la chair ?

Eh bien, d'une erreur de traduction : Le texte hébreu parle de l'arbre du bien et du mal et du fruit de ce dernier qu'il ne faut pas manger .

Or le mot latin " malum ", le mal a un autre sens : la pomme ! Et voilà comment notre cher pommier et son fruit savoureux ( " Mangez des pommes ! " nous a dit un jour Chirac, sûrement pour soutenir l'agriculture française ) sont devenus le signe de la tentation, d'une si goûteuse tentation .

MUTER / Toi, le migrant, trouve-toi une autre communauté !
Publié par Etymodico le 02 03 2016

La très prolifique racine " mei / moi / mi ", avec ses différents élargissements : " moi-t / moi-n / mi-g " signifie " changer " .

Le verbe latin " me-o ",changer de lieu, passer d'un endroit à un autre donne mé-at, (im)-per-mé-able et... ne jamais oublier la redoutable efficacité des gosiers gaulois, qui, revanche des vaincus, ont massacré la langue de leurs massacreurs )... congé ! ( < com-me-a-tu-s ) qui est la permission de partir .

Changer de lieu, c'est aussi, hélas ! mi-g-rer ( < mi-g-rare ) .

La forme " moi-t " a donné " mû-t-o " et le français mut-er, com-mut-er, per-mut-er, trans-mut-er et aussi mu-er, com-mu-er, re-mu-er et mutu-el .

Encore un monstre : " im-pro- mu-tuare " > emprunter !

Quand une chose change de main, c'est un don, un " mû-n-us " > ré-munér-ation et muni-fic-ence . Mais le pendant du don, son contre-don, c'est une obligation, une charge et c'est ainsi que le " mû-n-us ", la charge d'homme politique dans le monde romain donnera son nom au " mûni- cip-ium ", à la ville composée de citoyens qui prennent part aux charges de la cité : notre municipalité en est l'héritière, qui forme une " com-mun-auté " .

Ceux qui sont exempts de charge, eux , sont im-mun-isés .

MAIN / Ce cher Sigmund
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Un radical latin " man- ", la main, le bras, a donné le nom de la main ainsi que manu-el, man-ière, mani-puler, mani-fester, manigancer, manivelle, man-oeuvre et aussi la et le manche .

Mettre quelque chose dans la main de quelqu'un, le lui confier, c'est " man-da-re " mander, mandat, d'où ensuite de-mander, com-mander .

L'italien nous a emprunté " manier " et nous l'a rendu sous la forme de " manège ", qui est l'art de manier les chevaux . L'anglais l'a repris sous la forme de " manage ", lequel s'applique désormais à la manipulation des hommes, au management .

Ce même radical " man- ", le bras, le pouvoir, se retrouve dans l'un des mots qui signifient l'esclave, " man-cip-i-u-m ", littéralement, " pris en main " et quand un maître voulait affranchir un esclave, il procédait à une "e-man-cip-atio ", une sortie d'esclavage, une émancipation .

L'homme privé de main, était un " man-c-u-s ", un manchot, d'où les mots manque, manquer etc .

Les Allemands, avec le radical germanique " mund- ", le pouvoir, ont fabriqué un certain nombre de prénoms, dont celui du père de la psychanalyse, Sig-mund ( = bras victorieux " .

TOIT / Proverbe breton : mon ti c'est mon toit
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine " teg / tog " , couvrir, nous fournit par le latin les radicaux " tég- / tect- " d'où pro-tég-er, tég-ument, dé-tect-er, dé-tect-ive sans oublier la tog-e .

Ont la même origine les mots allemands " Dach " = le toit et " decken " = couvrir, ainsi que les mots anglais " deck " = pont d'un bateau ( ce qui est recouvert ) et " thatch " = le chaume qui recouvrait les toits, d'où thatcher : Mme Thatcher, la dame de fer s'appellerait en français Mme Couvreur .

Une excursion chez nos cousins les Bretons : le mot " ti " qui signifie la maison .

MAITRE / Maestro ma non troppo
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Du grec " megas / megalê / mega " provenant d'une racine " meg / mg ", grand, nous sont venus oméga et mégalomane .

Par le sanskrit, langue de l'Inde, nous avons les " maha-radjas ", les grands rois .

Mais c'est le latin qui nous a légué un " maximum " de mots . Procédons par ordre :

" Mag-n-u-s " a donné Charle-magne, Charles le grand, magn-itude, magn-ifique, magn-anime .

Son comparatif, " major ", plus grand, a donné majeur, major-ité, majus-cule majesté et aussi...Monsieur le maire !

Son superlatif " maximus ", très grand, a fourni maxime, maximum etc .

Le latin avait un adverbe " mag-is ", plus, davantage, qui a donné ja-mais, dés-or-mais et " mais " et la vieille expression " je n'en peux mais " garde ce sens = je n'en peux plus .

Ce n'est pas tout : De " mag-is " vient " mag-is-ter ", le maître, d'où magister, magistral, magistrat .

Ce mot, malaxé par les gosiers de nos ancêtres, a abouti à " maître " et tous ses dérivés dont les maîtrises en sciences et techniques ( M.S.T. qui ne sont pas des maladies sexuellement transmissibles ! )

Passé en anglais le maître est devenu " master " et nous revient ( comme souvent ) sous la forme de master et mastère .

N'oublions pas le maestro qui nous arrive d' Italie et bien sûr le chanteur Stromae, pseudo de ce nom en verlan et en toute modestie .

J'allais oublier le " mistral ", équivalent occitan,( provençal ) de " magistral ", le grand vent .

POISON / Jamais de cuite au symposium...
Publié par Etymodico le 02 03 2016

La racine " pô / po " nous a fourni par le latin un radical " po-t- ", boire, d'où pot, potable , potion etc .

Le mot " potion " a un doublet, plus déformé : " poison ", littéralement " un bouillon ( d' onze heures ) " .

Dans le même ordre d'idées, l'allemand a le mot " Gift " : " ce qu'on donne ( geben = to give = donner ) à boire " .

Plus réjouissant est le " sum-po-s-ion " grec, le banquet, qui a donné, on le sait, le très sérieux et très sobre " symposium " , le congrès scientifique .

DIVORCE / J'en ai plein le dos ; je divorce
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine " uer-t / uor-t ", tourner, nous a fourni les radicaux " vert- / vers- / vorc- " et les mots en- vert-ir / -vers-ion . Une vers-ion, c'est le fait de trouver la bonne tourn-ure dans une langue étrangère . Se con-vert-ir, c'est se tourner vers une croyance . L'a-vers-ion, c'est bien se dé-tourn-er de quelqu'un . Se détourner de son conjoint, c'est di-vorc-er . Se per-vert-ir c'est mal tourner . Et sub-vert-ir, n'est-ce pas vouloir tout mettre cul par-dessus tête ?

Et que fait le gai laboureur une fois arrivé au bout de son sillon ? Eh bien il re-tourn-e sa charrue,il va à la ligne, il fait un " versus " , un vers . Poète et paysan !

La tête me tourne : j'ai le vert-ige . Mais si elle peut tourner, c'est grâce aux vert-èbres, qui me structurent vert-icalement .

Ce n'est pas fini : ce qui st tourné derrière moi " de-vorsum > dorsum , c'est mon dos, d'où l'épine dors-ale .

Un petit tour outre Rhin pour achever ( nous achever ? ) : l'allemand " werd-en " signifie devenir . Ne dit-on pas dans ce sens que les choses tournent bien ou mal ?

EAU / Histoire d'eau
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Le latin nous a légué un radical " aqu- " < aqua = l'eau, que l'on reconnaît facilement dans aque-duc, aqu-arelle, aquifère etc sans oublier l'aqua- vit ( eau de vie ) suédois !

Mais " aqua " a donné également un radical "év- " dans év-ier < aquarium : en effet un évier est littéralement un aqu-arium .

Emprunté à l'occitan ( provençal ) nous avons " aigu- " dans aigu-ière, aigu-ade, sans compter Aigues-Mortes .

Et toutes les villes d'eaux : Aix, Dax : que d'eau ! Que d'eau !

N'oublions pas nos ancêtres les Gaulois : " Ax-ona ", le nom de deux rivières et de deux départements : l'Aisne et l'Essonne.

HISTOIRE / Histoire, voir et savoir
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine " uei-d / uoi-d / ui-d ", voir > savoir a donné le mot grec " histôr < uid-tôr* ", celui qui a vu, l'enquêteur, l'historien .

Toujours tirés du grec, nous avons " idea ", l'idée, " ueidôlon* ", l'image, qui donné l'idole, sans compter tous les mots en- " ide = qui a l'aspect de " : ovoïde , humanoïde , bizarroïde etc .

Le latin nous a fourni les radicaux " vid- / vis- ", voir et ses nombreux mots : vidéo, vision, visiter etc .

Le sens de " savoir " se conserve en germanique : ainsi l'allemand " wissen " et Witz ", l'esprit ; ainsi l'anglais " wit ", l'esprit .

Une escapade chez les Indiens : le mot sanskrit " veda " désigne les premiers documents littéraires de l' Inde, bien antérieurs à Homère .

VENUS / Méfie-toi du coup de sabot de Vénus !
Publié par Etymodico le 02 03 2016

La racine " uen ", le désir, a donné en latin " Ven-us- / Ven-er-is " le nom de la déesse de l'amour physique . Les mots français : vén-us-té, vén-ér-ien en sont dérivés . Mais aussi vénérer < " veneror " = adresser une demande à un dieu .

Vénus a un port de déesse, c'est bien connu, mais aussi un port de mer : Port-Vendres, près de Perpignan et aussi son jour : Vendre-di .

Associée au désir, la chasse nous donne ven-eur, vén-erie, ven-aison .

Pour faire naître ou entretenir le désir, les humains emploient des philtres, des charmes, qui peuvent se transformer en poisons : " ven-ênum " a donné venin, venimeux et vénéneux . D'ailleurs les maladies vén-ér-iennes ( qui ne sont pas toutes des Maîtrises de Sciences et Techniques ! ) ne sont-elles pas de redoutables poisons ?

Nous n'en avons pas encore fini : l'anglais " to wish ", l'allemand " wünschen " et le mot sanskrit " van-as " = désir , la langue sacrée de nos cousins Indiens témoignent de la richesse de cette racine .

OEIL / Glisser un oeil
Publié par Etymodico le 02 03 2016

La racine " okw ",l'oeil, a donné, à partir du latin, les radicaux " ocul- / ocl- " de même sens, d'où mon-ocl-e, mon-ocul-aire, bin-ocl-e , bin-ocul-aire .

Un autre mot, très déformé, est apparenté : " aveugle " < " ab ocul-is " = sans yeux . Autre déformation : bigle / bigler < bis-ocul-are .

Mais ce n'est pas tout : ocul-us, l'oeil a aussi le sens de bourgeon et " in-ocul-are " = glisser un oeil, est une technique de greffe, d'où plus tard le sens médical de in-ocul-er .

La même racine " okw " est devenue " op- " en grec, d'où my-op-e , nyctal-op-e et aussi le radical " ophtalm- " bien connu .

NOEL / Noël à Natal
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine " gn-â ", naître, a donné, avec perte du { g ] initial, quantité de mots latins et français en " na-t- " : nat-ure, nat-ion, nat-if et son doublet naïf etc .

L'adjectif " nâ-t-alis " a lui aussi deux doublets : d'un côté nat-al et de l'autre, terriblement déformé, Noël !

Un petit tour en Occitanie : le patronyme Nadaud signifie "natal ", comme au delà des Pyrénées le champion Nadal .

Encore plus au sud, très au sud : Vasco de Gama découvrit le 25 décembre la côte d'Afrique du Sud et la baptisa " Costa do Natal ", lequel mot est devenu la Province du Natal .

Les mêmes Portugais, grands découvreurs, donnèrent un jour de Noël également le nom de Natal à une grande ville du Brésil .

INCLINER / Do not lean out of the window
Publié par Etymodico le 02 03 2016

La racine " kl-ei / kl-i ", pencher, a donné le mot grec " kli-n-ê " , le lit . La salle à manger typique, contenant trois lits à trois places ( on mangeait allongé dans les banquets ) s'est appelée " tri-kli-n-ion ", mot passé en latin sous la forme " tri-cli-n-ium " .

Avec le même mot " kli-n-ê ", on a parlé plus tard de médecine " clin-ique " , celle exercée au lit du malade .

Côté latin, les radicaux " cli-n- / cli-v- ", pencher, ont donné dé-clin-er, in-clin-er, en-clin et dé-cliv-ité .

Un pas de plus : dans les langues germaniques, qui ont perdu le { k ] initial, nous avons l'anglais " to lean " , indissociable de nos souvenirs d'enfance ( le mystérieux " do not lean out of the window " ) et l'allemand " lehnen " ( " nicht hinauslehnen " ) .

MANOIR / Pas de manoir pour les manants
Publié par Etymodico le 02 03 2016

L'ancien français avait un verbe " manoir ", rester et un participe présent " manant " : celui qui reste à la campagne , le roturier .

" Manoir " est devenu un nom comme certains infinitifs ( souvenir, dîner, déjeuner etc ) et a pris le sens de " petit château " tandis que " manant " est devenu péjoratif .

Le mot latin " mansio ", l'endroit où l'on reste, est devenu " maison " et a donné l'anglais " mansion " , le manoir .

Dérivant de " mansio ", " mansionaticum* " a évolué--tenez-vous bien-- en " ménage " . Quant à " mansionile ", la maison de paysan, il a donné tous les villages : Mesnil, Blancmesnil etc .

Nous n'allons pas en rester là : le radical" man- " s'observe dans per-man-ent / im-man-ent / ré-man-ent etc et n'oublions pas " to remain " .

HOMME / Exhumons l'homme !
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Au mot " homme " correspond le radical " human- ", que l'on retrouve dans de nombreux mots .

Mais ce radical est à rapprocher de " humus " ( mot latin qui signifie la terre ) et du radical " hum- " ( dans ex-hum-er / in-hum-er / post-hum-e ) .

C'est que l'homme est le " terrestre " par excellence et par là le latin rejoint l'hébreu, langue sémitique, donc non-indoeuropéenne, qui, pourtant associe " Adam ", le premier homme dans la Bible, à " adamah " = le sol, la terre .

Remarque : ni " humide " ni " humeur " ni " humour " ne se rattachent à l'homme ( le " h ", non étymologique, ayant été rajouté ) .

Comme j'ai peur de trop charger la barque, je vous parlerai une autre fois de l'autochtone et du caméléon !

ESTREES / Sur le sternum on se prosterne
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Une racine " st-r ", étendre, a donné le mot latin " strâta " , ce qui est répandu > le pavage > la route, mot qui est à l'origine de l'italien " strada " ( cf autostrade ) de l'anglais " street ", de l'allemand " Strasse " ( cf Strasbourg ) . Sans compter l'estrade et tous les " Estrées ", villages situés sur d'anciennes voies romaines .

La même racine a fourni un radical " str- / stern- ", qui signifie être abattu, par terre, que l'on observe dans pro-str-é / pro-stern-er / con-stern-er .

Quant au stern-um ( du grec " sternon " ), cette partie large et aplatie du corps sur laquelle on se pro-stern-e , la poitrine, il fait aussi partie de la famille .

ANCILLAIRE / Amours ancillaires
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Avec la racine " kwel / kwol / kwl ", circuler, tourner, le latin fabrique le mot " an-cill-a ", la servante ( < ambhi- = autour + kwel- = celle qui circule autour du maître ) d'où nous avons tiré " les amours ancillaires ", qui sont des liaisons entre patrons et servantes .

Un autre mot, moyenâgeux, celui-là, est apparenté, c'est Lancelot .

Mais le latin nous a surtout fourni les radicaux " cult- / -cole " qui signifient " s'occuper de / habiter " . Quand on s'occupe de sa terre, on se livre à l'agri-cult-ure, on col-onise ; quand on s'occupe de son esprit, on se cult-ive ; quand on s'occupe des dieux ou de Dieu, on leur / lui voue un cult-e .

Le grec a gardé le sens primitif de tourner : c'est le mot ku-kl-os ( < kw-kwl-o-s ), la roue, le cycle .

En anglais, ( il faut me croire sur parole ! ) nous avons un équivalent, c'est " wheel ", la roue !

Mieux encore : le mot " chakra " , du sanskrit " cakra " ( la langue sacrée de l'Inde ), qui désigne la roue, puis tout objet rond, puis un point concentrant l'énergie vitale du corps .

MONDE / Le monde n'est pas toujours immonde .
Publié par Etymodico le 02 03 2016

On s'étonnera peut-être que " monde " et immondices " soient de la même famille ?

Et pourtant, c'est le cas : le radical " mond- " ( tiré du latin " mundus " ) veut-dire " propre, beau " : l'orge mond-é est débarrassé de sa pellicule . E-mond-er un arbre, c'est le débarrasser de ses branches inutiles .

Pour les Anciens, le monde était propre et beau . On retrouve la même idée en grec : le radical " cosm- " = beau, ordonné, a donné à la fois cosm-os et cosm-étiques !

EXEMPLE / Exemple et rançon
Publié par Etymodico le 02 03 2016

A partir d'une racine " em ", prendre, le latin fabrique les radicaux " em- / empt-/ im- que nous retrouvons en français .

D'un côté, du sens de " prendre " on passe à celui de " acheter ", qui est prendre en échange d'argent, d'où les mots pré-empt-ion, qui désigne le droit d'acheter avant les autres et réd-im-er / réd-empt-ion, qui veut dire " rachat " ( des péchés, au sens chrétien ) .

Mais il y a mieux ( ou pire ) : c'est le mot " rançon ", déformation de red-emp-tio " : jadis le prisonnier et aujourd'hui l'otage était racheté .

D'un autre côté, le français a gardé le sens premier de " prendre " : être ex-empt-é, c'est être pris à part . Un ex-emp-le, c'est quelque chose qu'on a prélevé dans un lot, d'où, outre " example " , l'anglais " sample ", l'échantillon .

TRUCHEMENT / par le truchement du drogman
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Pendant des siècles les Juifs furent les intermédiaires entre les différentes communautés, religions et peuples de l'Ancien Monde .

L'habitude qu'ils avaient de scruter les textes, de les traduire à partir de l'hébreu ( par exemple le Targum araméen ) les avait très tôt prédestinés au rôle d'interprètes . Ce furent, d'après la racine araméenne / arabe " t.r.j.m. " d'excellents drogmans . le mot actuel " truchement " en est la déformation .

Il en reste une trace dans l'onomastique ( l'étude des noms propres ), c'est le patronyme ( nom de famille ) Tordjman .

GRAVE / Gourou et baryton
Publié par Etymodico le 02 03 2016

Du latin " gravis " , lourd, nous vient le radical " grav- / grev- / grèv- " . Certaines dépenses grèv-ent un budget et nous sommes accablés par ces charges . Parfois, et c'est fort aimable, le fisc nous accorde un dé-grèv-ement qui allège le poids de l'impôt .

Un autre mot, le " grief " est de la famille : il a d'abord signifié un dommage que l'on subit, quelque chose de grave puis la plainte émise à ce propos . " grièv-ement " blessé = gravement blessé .

Curieusement le langage " jeune " retrouve sans le savoir le premier sens : dans leur bouche quelqu'un de grave, c'est quelqu'un de lourdaud .

L'équivalent grec est " bary- ", lourd utilisé en musique ( baryton ) et en physique ( barycentre , baromètre ) .

L'équivalent sanskrit ( langue de l'Inde ) est guru- = lourd > important > personne vénérée, qui a donné gourou .

Avec tous les risques " graves " que l'on peut encourir quand on se fie à ces gens-là .

NUIT / nocturne et nuit
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Pourquoi avons-nous en français ces couples bizarre : nuit / nocturne // huit / octave // parfait / perfection ?

La réponse est simple : le groupe latin " ct " a donné en français " it ", en espagnol " ch ", en italien " tt " et en roumain ( pourquoi pas ? ) " pt " .

D'où les concordances : huit / ocho / otto / opt // fait / fatto / hecho / fapt // nuit / noche / notte / noapte .

Vous n'avez rien contre un peu de roumain pour votre culture générale ?

OXFORD/ Oxford et Erfurt
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Avec une racine " per / por / pr ", traverser, le latin a fabriqué le mot " portus " , le port ou le col en montagne .

Le germanique, de son côté, avec le même mot " pr-tus " a donné l'anglais " ford " et l'allemand " Furt " , le gué .

Ainsi Oxford signifie-t-il " le gué aux boeufs ", sans la moindre allusion, bien sûr, aux étudiants de cette prestigieuse université .

EVEQUE / Fils d'archevêque
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Une racine " sk-ep / sk-op ", voir, a donné le grec " epi-skop-os " ( de epi = sur + skop-os = celui qui voit > celui qui (sur)veille ) .

Avec le christianisme, il prend le sens de dirigeant et le mot passe en latin : " episcopus ", lequel affreusement mâchonné par les gosiers de nos ancêtres, donne le français " évêque ", l'espagnol " obispo ", l'anglais " bishop " et l'allemand " Bischof " mais est reconnaissable dans l'adjectif " épiscopal " .

Pourquoi tant de gens s'appellent-ils " Lévêque " ? Non pas que les fils d'archevêques n'existassent point, mais pas en si grand nombre .

Le mot est sûrement un sobriquet : il a désigné un homme qui avait des allures, des manières d'évêque . A moins que ce soit le domestique d'un évêque .

Pourquoi le mot anglais désigne-t-il aussi le fou aux échecs ? Mystère .

COUVENT / les poules du couvent couvent
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Une racine " gwem ",venir a donné, par le latin " venio ", les radicaux " ven- / vent- " . Un mot " con-ven-tus ", l'assemblée est à l'origine de notre " couvent " .

Pourquoi " couvent " alors que l'on s'attendrait à " convent " ? Certains l'expliquent par une orthographe défectueuse : le ( u ] et le { n ] se ressemblent beaucoup . Il reste que l'adjectif correspondant est " conventuel " et que le " convent " existe aussi : c'est l'assemblée générale des francs-maçons .

Dans le même ordre d'idées, on trouvera " convention " et l'anglais " covenant " .

EGLISE / Gleizes et Laguiole
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Dans l'Athènes démocratique du -5ème siècle, les citoyens étaient convoqués, quarante fois par an, sur l'Agora, pour décider de la conduite de la cité : c'était l' " ek- kl-ê-sia " ( de " ek " = hors de + " kl-â- " = appeler cf latin cl-â-mo = appeler ) .

Plus tard, avec le christianisme, le mot désignera l'assemblée des fidèles, en latin l' " ecclesia " que le français déformera en " église", l'espagnol en " iglesia" , l'italien en " chiesa " etc, mais reconnaissable dans le mot " ecclésiastique " .

L'anthroponymie ( noms de personnes ) et la toponymie ( noms de lieux ) ne sont pas en reste : le peintre Gleizes et le bourg de Laguiole ( cf les fameux couteaux ) portent des noms qui signifient " église " .

FORMOSE / Belle île
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Nous connaissons Belle-île-en-mer mais il est une autre île, que les Portugais, grands navigateurs avaient baptisée " la belle ( île ) " .

Le mot latin " forma ", la forme, la beauté a donné " formosus ", beau que l'on retrouve dans l'espagnol " hermoso " et dans le portugais " formoso " . " Formosa " au féminin est devenue Formose . Cette île a repris son nom chinois de Taiwan .

Un mot encore sur ce { f ] que le latin a perdu en passant à l'espagnol : ainsi fabulare > hablar / farina > harina / facere > hacer / filius > hijo / ferrum > hierro etc .

PRENOMS / Dire la même chose en plusieurs langues
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Mansour et Vincent . Lucien et Mounir . Malika et Régine .

Ces prénoms, d'origine gréco-latine et germanique d'un côté, arabe ou persane de l'autre, signifient la même chose : vainqueurs, lumineux et reines .

Et que dire de Aziz ? C'est l'équivalent de Aimé . Et de Karima ? C'est Adèle, la noble .

Quant à Abdallah, c'est Théodule, l'esclave, le serviteur de Dieu .

RHOTACISME / Un gros mot
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Nous observons en français des couples de mots manifestement de même famille : rustre / rural // intestin / intérieur // vétuste / vétéran // auguste / augure / / Vénus / vénérien .

Pourquoi ces différences ? c'est parce que nous avons hérité du latin un phénomène linguistique appelé rhotacisme ( de " rho ", nom du phonème [ r ] en grec ) : un [ s ] entre deux voyelles devient [ r ] .

La même chose arrive en germanique : c'est ce qui explique l'alternance was / were en anglais .

STIMULER / Pour faire avancer les boeufs
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Le paysan romain, pour faire avancer ses boeufs, les stimuler, les piquait avec un aiguillon, un " stimulus " .

On retrouve cette idée dans les radicaux voisins : " stig- / stingu- / stinct- qui nous fournissent in-stig-ateur et in-stinct, autrement dit quelqu'un ou quelque chose qui nous incite à agir .

N'oublions pas di-stingu-er, di-stinct, qui ont d'abord signifié " séparer par des marques " .

Mais ce n'est pas fini : le grec a " stigma ", la piqûre, d'où nous viennent les stigmates de François ( pas le pape, mais François d'Assise ) . Le saint aurait reçu, lors d'une extase, des marques identiques aux plaies de Jésus : au front, aux mains et aux pieds .

Quand un homme politique veut stigmatiser un adversaire, c'est comme s'il voulait lui imprimer ces marques, sans que ce soit nécessairement une marque de sainteté ...

Pour terminer, un petit tour chez nos cousins...Germains : l'allemand " stechen " et l'anglais " to sting " appartiennent à cette famille .

SIROP / sirop, sorbet, chorba : même combat
Publié par Etymodico le 17 03 2016

La racine arabe " sh.r.b. ", boire a donné le mot " sharâb ", la boisson . Ce mot, comme de nombreux autres, est passé dans notre langue sous la forme de " sirop " .

La même racine a donné un mot voisin : " sharbat " qui, passé par le turc, est devenu notre " sorbet " .

N' oublions pas un troisième lascar : " shurbat ", une sorte de soupe, la chorba .

LOUIS / De Clovis à Ludovic
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Clovis, comme chacun sait, est le premier roi de France, ou plutôt des Francs, lesquels Francs, comme leur nom ne l'indique pas, ne parlaient ni gaulois ni latin, encore moins français, mais une langue germanique apparentée à l'allemand .

Deux racines germaniques " kl-eu " et " uel-dh " ont donné un nom de personne qui signifie " glorieux dans les combats " . Le mot est devenu Clovis et une fois latinisé en Ludovicus a donné Louis et plus tard Ludovic .

La racine " kl-eu ", signifie sonore, bruyant, célèbre ; elle a donné l'anglais " loud " et l'allemand " laut " .

Nous retrouvons cette racine prestigieuse dans les noms de rois mérovingiens : Clotaire, Clotilde, Clodomir, mais pas Cloclo .

ETOILE / Un prénom qui nous vient de loin
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Du radical " stell- " , l'étoile nous viennent les mots con-stell-ation, Estelle et bien sûr, plus déformé, étoile .

Ce radical est proche du grec astro- , l'astre, de l'anglais star et de l'allemand Stern, signifiant eux aussi l'étoile .

Nos lointains cousins Iraniens nous ont donné un prénom par l'intermédiaire de l'hébreu, c'est Esther .

DESIR / Sidéré
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Le radical " sidér- " , du latin " sidus / sideris ", la constellation, l'astre, nous fournit les mots inter-sidér-al ( cf les espaces intersidéraux ) et sidér-é, frappé par un astre .

Le verbe con-sidér-er est de la famille : il s'agit d'examiner avec respect ( n'oublions pas que les astres étaient divins ) . Quant à " de-sider-are " d'où est venu " désirer ", c'est d'abord " regretter l' absence de " puis " souhaiter sa présence " . Quand l'astre aimé n'est plus là, c'est le dés-astre !

Le prénom Désiré " De-sider-ius ", a un doublet : Didier ou Dizier, comme dans Saint-Dizier en Haute-Marne .

QUERIR / Sadisme de la question
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Le verbe latin " quaero " signifie chercher, demander . Avec des radicaux différents quér- / quis- / quisit- / quêt- / quest- il est à l'origine d'une foule de mots : quérir / quête // acquérir / acquêts // conquérir / conquête // requérir / requête ... sans parler des mots en -quisition.

Même un mot comme ex-quis est de la famille : un mets exquis n'est-il pas quelque chose de re-cherché ? Et donner la question était bien, par la torture, la recherche de l'aveu, torture infligée, encore aujourd'hui , quand on pose une question aux malheureux élèves , preuve supplémentaire du sadisme des en-saign-ants .

Mais revenons à plus de douceur : si le français " quérir ", vieilli, veut dire prosaïquement aller chercher, son équivalent espagnol " querer " veut dire aimer . " Te quiero " est bien loin de donner la question, encore que de l'amour à la torture il n'y ait pas si grande distance ...

ILE / Insuline et péninsule
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Les habitants des îles sont des îliens ( nom plutôt réservé aux Bretons ) ou des insul-aires, du latin " insula " ; le même mot a donné pén-insul-e et insul-ine .

Que vient donc faire l'insuline ici ? Eh bien cette hormone porte ce nom pour avoir été découverte dans le pancréas, exactement dans les îlots de Langerhans .

Un autre radical " isol- " de même sens nous est venu par l'italien et nous a donné isol-er etc .

Nouvelle de dernière minute : une grande ville fait partie de cette famille : Bienvenue à Lille .

PLI / Tout cela est bien compliqué !
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Pour multi-plier commençons par plier . En effet, dans les mots dou-bl-e, tri-pl-e, quadru-pl-e etc on retroupe le mot " pli " .

Curieusement l'anglais et l'allemand ont recours aussi à l'image du pli : c'est ainsi qu'ils disent three-fold, fourfold et zweifältig, dreifältig etc .

Pour torturer aussi, il faut plier ou faire plier, sup-plic-ier la personne qui vous sup-pli-e d' arrêter .

Le pli, c'est aussi ce qui est caché, d'où la du-plic-ité de celui qui veut cacher son jeu .

A la rigueur on peut montrer son jeu à qui partagera votre secret, votre com-plic-e .

Sans vouloir être hypocrite, on peut ne pas tout exprimer, considérer que cela va sans dire, que c'est im-plic-ite . Sauf, si l'on vous le demande, à tout dévoiler, à ex-plicit-er .

Mais j'arrête ici mes ex-plic-ations et ne souffrirai aucune ré-pliqu-e .

Post-scriptum : le mot grec " di-plos ", double, est à l'origine du di-pl-ôme, c'est-à-dire du double que l'on garde précieusement dans les archives, d'où diplomate et diplomatie .

TESTICULES / Témoins modestes mais non négligeables
Publié par Etymodico le 17 03 2016

Jadis dans certains cas chacune des deux parties était assistée par un tiers un " tri-st-is* = un troisième qui se tient, lequel a donné le latin " testis " , le témoin .

Pour rédiger son test-ament, il fallait un témoin, qui at-test-e . Une autre personne, par son témoignage, pouvait con-test-er telle ou telle décision . Quant à dé-test-er, il a d'abord signifié " repousser un témoignage " .

Le petit témoin, le " testi-culus ", certes modeste, n'atteste pas moins la virilité, encore que de nos jours on entende plus d'une fois mainte femme dire " qu'elle s'en bat les couilles ! "

ROSSE / Tout beau au-delà du Rhin, tout moche en-deçà
Publié par Etymodico le 17 03 2016

la racine " kr-s ", courir a donné par le latin nos radicaux " cour- / cours- / curr- / curs- de même sens .

Dans les langues germaniques, elle a donné l'anglais horse, le cheval ( au [k] latin correspond le [h] germanique ) et l'allemand Ross, le coursier .

Mais certains mots, en traversant le Rhin, perdent de leur superbe : c'est ce qui est arrivé à das Ross, le cheval fringant, lequel est devenu en français et en changeant de genre un mauvais cheval, une haridelle," une rosse " .

Curieusement, cet animal partage le même sort que " vache " dans son sens de " sévère " .

SOU / Un sou plus très solide !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le mot "solidus " a donné sans surprise " solide " . Il a désigné, sous l' empereur Constantin, un pièce d'or massif, puis, au Moyen Âge, une monnaie d'or à l'origine valant, comme le shilling, le vingtième de la livre , notre sou .

Avant de perdre toute valeur, il avait servi à payer les troupes, la solde des soudards ou soldats, à les " soudoyer " .

Le sens de " solide, consistant " s'est conservé dans le verbe " souder " .

PAGANISME / Païens de paysans !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Un verbe latin " pango " d'un radical " pag- / pang- " veut dire " enfoncer " . La première chose que faisait un paysan pour délimiter son champ était d'enfoncer une borne en terre , un " pag-us " .

Le mot a signifié ensuite un territoire rural délimité par des bornes, un district . Ce mot a donné le français " pays " et ses habitants, les " pag-ani ", les paysans .

Comme le christianisme s'est d'abord implanté dans les villes, les " pagani " , les paysans, sont devenus les païens .

CAPITAL / L'animal fait des petits
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le radical capit- / cipit- = " tête " a donné dé-capit-er, oc-cipit-al, " pré-cipit-er " etc .

Les Romains étaient des paysans et des éleveurs . Comme de nombreux peuples éleveurs, notamment en Afrique, pour toute fortune ils avaient leur bétail, qu'ils comptaient par tête ; c'est ainsi que " capitàle ", déformé, a abouti à " cheptel ", lequel, passé en anglais, a donné "cattle " avec le même sens .

Le mot " capitàle " à côté de cheptel a donné un deuxième doublet " capital ", qui, lui, fait davantage de petits et bien plus rapidement .

BOUGRE / Pauvres Bulgares !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Pauvre bougre ! bougre d'âne ! Qui sont ces bougres que nous plaignons ou engueulons ? Eh bien ce sont les Bulgares . Et qu'est-ce que les Bulgares nous ont fait pour mériter ces injures ?

Au Moyen-Age, en Bulgarie se manifestèrent des hérétiques qui ressemblaient beaucoup à nos Cathares : les Bogomiles .

En ces temps bénis, quand on n'était pas très catholique ou très orthodoxe, on avait de sérieux ennuis . On était d'abord déconsidéré sexuellement, accusé d'homosexualité et voué au bûcher : " bougre " a d'abord eu cette acception .

Ensuite, le sens s'est perdu et le terme est devenu vaguement injurieux, voire plaisant dans sa variante ' bigre ! "

LUTECE / De la ville boueuse à la ville Lumière
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le mot latin " lutum ", la boue, donne lut et luter . Le lut, anciennement argile de potier, est utilisé pour boucher des vases, des chaudières .

La langue gauloise, proche du latin , a créé à partir de ce mot un nom de ville bien connu : Lutetia , Lutèce, capitale du peuple des Parisii, et un autre moins connu, celui d'une ville de l'Hérault, Lodève .

La Lutèce en question n'était pas située où on l'a longtemps cherchée, dans l'île de la Cité, où jamais rien de gaulois n' a été découvert, mais à Nanterre,dans une boucle de la Seine .

Les ancêtres des Parisiens n'étaient que des " boueux " .

MOIS / Mal lunée
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Nos ancêtres n'avaient guère que le soleil et la lune pour se repérer dans le temps . Le calendrier a d'abord été lunaire . Il l'est encore dans certains cas, pour des usages religieux notamment .

Une racine " me- / me-n- / men-s " signifiant " mesurer " d'où mens-uration, im-mens-e, in-com-mens-urable, a donné en latin le nom du mois " mens-is ", d'où mensuel et, déformé, " mestr- " dans se-mestre, tri-mestre etc .

Et la lune dans tout cela ? --Patience,nous y arrivons : en grec, le radical méno- veut dire la lune, d'où la méno-pause .

Cette association de la lune, du mois et des règles ( mens-truations ) se retrouve dans l'anglais " menses" , tiré de mensis, le mois .

Les langues germaniques, notamment l'anglais et l'allemand ont des mots très proches pour la lune et le mois : moon / month et Mond / Monat .

SINOLOGUE / Cinéphile et cynophile le sinologue ?
Publié par Etymodico le 20 03 2016
Pourquoi pas ? Qu'set-ce qui empêche le sinologue, spécialiste de la civilisation chinoise, ( sino- Chine ) de voir courir des chiens, ( cyno- = chien ) des lévriers ( pas des pékinois ) et aller au cinéma !
MARABOUT / Plus un radis pour le marabout !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Ce cri de révolte du paroissien régulièrement tondu, c'est de l'arabe !

Le nom de la capitale du Maroc Rabat est en arabe " ribatx ", le fort, de la racine " r.b.tx. " = fortifier, laquelle a donné aussi marabout ( < marbutx " )

Vient de là également une célèbre dynastie, les Almoravides ( < al- murâbitxûn ) à laquelle nous devons la Koutoubia de Marrakech, la Tour Hassan de Rabat et ... la Giralda de Séville .

Cette dynastie frappa une monnaie , le maravédi, qui, déformé, devint en français le radis dans l'expression ' je n'ai plus un radis ! "

PENICILLINE / Ne nous emmêlons pas les pinceaux !
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Le mot latin " pênis " désigne la queue, puis le pénis . Curieusement le diminutif de ce mot , " penicellus ",la petite queue, désigne le pinceau qui est devenu en anglais , allez savoir pourquoi, " pencil ", le crayon .

Mais ce n'est pas tout . Les savants, ayant touvé un champignon qui, au microscope, avait à voir dans sa forme avec le pinceau, l'ont baptisé " penicillium " et l'une de ces divines moisissures a donné la pénicilline, à laquelle par un heureux retour des choses, plus d'un membre atteint de syphilis est redevable de son salut !

SIESTE / Sexte et sieste
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Outre les matines ( sonnez-les ! ), le moines chantent ou récitent des prières à heure fixe : prime ( < prima hora = première heure ) à 6 h , tierce ( < tertia = troisième heure ) à 9 h , sexte ( < sexta = sixième heure ) à 12 h , none ( < nona = neuvième heure ) à 15 h .

Moi, je préfère une autre sixième heure : sexta > la sieste .

CABANE / Les nobles sont d'humble extraction
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Nos ancêtres avaient les pieds enfoncés dans la glèbe . Même ceux qui ont " percé " dans l'histoire : Il suffit d'examiner les patronymes ( noms de famille ) nobles .

Qu'observons-nous ? Des gens qui habitent une cabane près d'un mas ( une ferme dans le Midi ), c'est Chaban-Delmas, premier ministre sous Pompidou .

Quant à l' " estaing " , c'est l'étang : là où pêchait à la ligne l'ancêtre de notre ancien président Giscard d' Estaing .

VINGT / Dix doigts de main, dix doigts de pied
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Trente, quarante, cinquante, soixante, quatre-vingts ... Pourquoi pas octante ?

Quelle bizarre façon de compter ! Notre système de numération est la base dix. Or ici nous avons une trace de base vingt . A Paris il y a l' hôpital des Quinze-Vingts, c'est-à-dire des trois-cents , fondé par saint-Louis pour accueillir des aveugles .

On pense que ces deux exemples s'expliquent par le substrat gaulois, la " sous-couche " gauloise . En effet, dans les langues celtiques, notamment le breton, on compte en partie en base vingt .

Grecs, Latins, Germains, tous cousins !
Publié par Etymodico le 10 12 2015

Un peu de comparaison entre nos langues indo-européennes : A un son [ k ] du grec et du latin correspond assez souvent un son [ h ] en anglais et en allemand, langues germaniques .

Ainsi au grec cardio-, au latin cor(d(- correspondent heart et Herz , le coeur . Même chose pour (hékaton, centum et hundred / hundert .

ORFEVRE / Homo Faber
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Si vous vous appelez Lefèvre, vous venez sûrement de la France du Nord ; si c'est Fabre ou Faure, vous êtes d'origine occitane ; ce sera Lefeuvre en Bretagne et Favre dans le centre-est ; Fabri est corse . Ne parlons pas des Lefébure, Faivre , Fèbre, Fabert etc avec les variantes orthographiques . Dans tous les cas, vous avez un ancêtre forgeron .

En effet tous ces mots viennent du latin " faber ", l'homme qui travaille dans la " fabrica ", la forge . Et des forges et des forgerons, il y en avait dans nos dizaines de milliers de village, qui fabriquaient les outils de l'agriculture et ferraient les chevaux et les mulets .

Encore un mot : comment s'appelle l'homme qui travaille le métal précieux, l'or ?

N'est-ce pas l'orfèvre ?

PERDRIX / La perdrix et le saumon
Publié par Etymodico le 20 03 2016

Ce n'est pas une nouvelle fable .

Le radical " perd- " a donné le nom de la perdrix, c'est l'oiseau ' péteur ", qui mérite bien ce nom : il suffit d'avoir entendu l'envol brusque de cet animal .

Côté poisson, nos avons le " sauteur " , celui qui remonte la rivière en sautant les obstacles . En effet, à partir du radical sal- / salt-, qui donne par ailleurs salto, saltimbanque, on a le mot latin " salmo " . Les salmonidés sont des poissons de la même famille .

APOPHONIE / Saltimbanque et résilience
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Un fait phonétique fondamental explique la formation de nombreux mots latins , c'est l'apophonie .

Quand on ajoute un préfixe, la voyelle d'un radical change . Notre vocabulaire en porte la trace :

a / i : facile / difficile // capital / occipital //caduc / récidive ...

a / e : chaste / inceste // bacille / imbécile ...

o / u : clore / conclusion ...

au / u : cause / accuser ...

e / i : nègre / dénigrer // enfant / infantile ...

ou / u : glouton / déglutir ...

CRITIQUE / Passer au crible
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Nos ancêtres étaient des paysans : Ils vannaient le blé, tamisaient la farine, criblaient les fruits, toutes activités qui consistent à séparer ce qui est bon de ce qui l'est moins . Un radical latin " cri- / cern- " désigne toutes ces opérations . Nous avons hérité du cri-ble et de dis-cern-er .

Ce radical a donné dans le vocabulaire du droit " crimen ", qui veut d'abord dire " jugement ", puis l'objet sur lequel porte le jugement, le grief, puis le " crime " . Avec " dis-cri-min-er " , nous retrouvons le premier sens de " séparer " .

Côté grec, le même radical " cri- / cri-s- / cri-t- " a donné aussi des termes juridiques : le critère est ce qui permet de juger, de démêler le vrai du faux .En médecine, le moment décisif d'une maladie, c'est la crise , le moment critique .

SOMME / Ce qui était en haut est en bas
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Quand il pose aujourd'hui une addition ( si cela se fait encore ... ) après avoir tiré un trait - et la langue --et calculé, il pose plus bas le résultat de son calcul : c'est la somme .

Ce mot somme ( à ne pas confondre avec le somme, la petite sieste ni avec la bête de somme ) est de la même famille que " sommer ", " sommité " et " sommet ", lequel sommet est plutôt en haut .

Eh bien , jadis , on posait le résultat, la somme, en haut . Et pourquoi a-t-on changé, je ne sais pas .

CONJUGAL /Tracer son sillon
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Un boeuf tout seul s'ennuie quand il tire la charrue . Aussi les paysans les groupaient-ils par deux au moyen d'une pièce de bois qu'on appelle un joug .

Le mot vient du latin " jugum " qui a donné avec le radical jug- / jugu- quelques mots intéressants .

De même qu' avec le joug les boeufs unissaient, con-jugu-aient leurs efforts, de même une grande banque nous invitait à " conjuguer nos talents " . Et qu'est-ce qu'une con-jug-aison sinon le fait de mettre ensemble différentes formes : je chante, tu chantes etc ?

Il est des gens qui mettent leur vie en commun, qui tracent ensemble leur sillon . Ce sont les con-joints qui mènent une vie con-jug-ale .et qui ne sont ni des cons ni des boeufs pour autant .

MONACO / Monaco, pays des moines ? Plus tellement aujourd'hui
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Eh bien oui, Monaco vient de " monachus ", le moine, lui même issu du grec " monos " , seul . , qui a donné aussi monacal et monachisme . Au même endroit plus tard fleuriront les casinos . p/s>

Les moines seuls, les ermites ou en groupe, les cénobites, se sont répandus dans toute l'Europe . Il n'est que d'observer les toponymes ( noms de lieux ) : en France -moutier ( Noirmoutier ) en Angleterre -minster ( Westminster ) en Allemagne Münster . p/s>

MAGHREB / Orient, Occident
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Les pays arabes se divisent en deux grands ensembles : Ceux de l'Orient, le Mashreq et ceux de l'Occident, le Maghreb .

Commençons par l'Occident : pour eux là où le soleil se couche ( racine " gh.r.b. " ), c'est l'Occident,le Maghreb ( le nom officiel du Maroc en arabe) alors que pour nous c'est le sud . La même racine a donné le Gharb ou Rharb, région du Maroc au nord de Rabat . Et curieusement aussi l'Algarve, ( al-gharb ) Le sud du Portugal .

Mais est-ce si étonnant quand on sait que les Arabes ont occupé pendant longtemps la Péninsule Ibérique ?

Quant à l'Orient, la racine " sh.r.q. " a donné le sirocco et le chergui, deux vents qui viennent plutôt du sud, du Sahara .

Un autre mot, qui nous vient des Croisades, a désigné les Arabes, c'est le mot Sarrasins ( < sharqîyîn = les Orientaux ) .

Nous avons dans nos langues, en espagnol, en portugais et surtout en maltais beaucoup de mots arabes de même que les différents parlers arabes sont truffés de mots occidentaux .

SOURCE / De la source à la résurrection
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Quand une rivière souterraine remonte à la surface, on parle de ré-surg-ence : elle res-surg-it et parfois devient une source, elle sourd ( du verbe sourdre ) .

Ressurgir c'est remonter . La même idée a donné ré-sur-rect-ion, qui dans la croyance chrétienne renvoie à la remontée du Christ sortant des Enfers .

Quant à la source, on peut y puiser souvent : c'est une ressource .

Autre source d'étonnement, s'in-surg-er et in-sur-rect-ion : c'est remonter la pente et se relever pour s'affirmer .

RADJA / Vercingérorix et les radjas
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Du Golfe du Bengale à la mer du Nord, beaucoup de de peuples d'Europe et d'Asie parlent des langues apparentées appelées langues indo-européennes .

Le nom du roi en gaulois " rix " est connu par le nom du chef Vercingéto-rix .

Rn latin, c'est " rex " qui a donné région, régal, régime, règle etc .

En Inde, chez nos lointains cousins, c'est le radja ou rajah et quand il est grand, " magne " ( comme dans Charlemagne ), c'est un maharadja . Les maharadjas ont donné leur nom à un Etat de l'Union Indienne, le Rajasthan, célèbres pour ses splendides châteaux .

Comme quoi avec les mots on peut voyager partout et pour pas cher !

PORT / Port de mer, port de terre
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Avec une racine per / por / pr qui signifie traverser, passer, on fabrique le mot " portus " , le port , qui est le moyen de passer de la mer à la terre et réciproquement" .

" Port " a un autre sens ; c'est le passage d'une montagne ; Une localité des Pyrénées s'appelle Saint-Jean-Pied-de-Port . On n'y mange pas spécialemnt des pieds de cochon, il signifie simplement : " au pied du col " .

Un mot " porta" a donné la porte, autre moyen de passage .

Un dernier mot renvoie au passage, ce sont les pores de la peau .

Je répare un oubli : Quand un bateau, en proie à la tempête, peut s'abriter, la vue d'un port est particulièrement op-port-une !

Mais j'arrête, de peur d'être im-port-un ...

CESAR / César, ça défrise
Publié par Etymodico le 01 11 2016

L'homme politique et conquérant César ( en latin Caesar, prononcez { k ] ) a donné son nom à tous les empereurs qui lui ont succédé .

L'empire romain a eu une telle influence sur l'Europe que les Allemands lui ont emprunté ce nom pour en faire " Kaiser " et les Russes " czar ou tsar " .

Quant au fait que notre homme serait né par césarienne, c'est une légende sans fondement . Certains disent aussi que c'est un mot étrusque .

Le mot se rapproche du mot latin " caesaries " , la chevelure . Cela pourrait être un surnom, hérité d'un de ses ancêtres, signifiant " le chevelu " . Pourquoi pas ? Nous avons bien, nous aussi, un empereur à la barbe fleurie, Charlemagne !

CHANCE / Cela tombe bien ou mal
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le mot " chance " est de la famille de " choir, chute " . La chance et son contraire, la malchance, est ce qui nous tombe dessus . Ne dit-on pas qu'on est bien ou mal tombé avec Untel ou Unetelle ? Et quand cela va très mal, c'est la déchéance .

Celui qui tombe mal, qui n'a pas de chance est un " mé-chant " , un malheureux . Et le malheur n'améliore pas les gens .

Un autre radical apparenté est cad- que l'on trouve dans " décadence " .

Troisième radical : cid- . Le soleil, chaque soir, tombe à l'horizon, à l'oc-cid-ent .

Et l'ac-cid-ent qui nous tombe dessus, c'est "pas de chance " !

MUTTON / De sheep à mutton
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Comment se fait-il qu'en anglais le mouton sur pied se dise " sheep " , mais que dans l'assiette il se nomme " mutton " ? Même chose pour le boeuf sur pied " ox " ( comme dans Oxford = " le gué des boeufs " beau nom pour des étudiants ! ) qui devient " beef " .

On aura remarqué que " mutton et beef " ressemblent étrangement à " mouton et à boeuf " .

Pas si étrange quand on se souvient qu'il y a presque mille ans,les Normands , avec Guillaume le Conquérant ont envahi l'Angleterre . Et ces Normands parlaient français . En bons conquérants, il ont fait travailler le peuple anglo-saxon conquis et ont mangé le fruit de son travail .

Ce qui explique également les milliers de mots d'origine française qui composent la langue anglaise .

CHEZ / Viens chez moi dans ma case
Publié par Etymodico le 01 11 2016

La préposition " chez " est tirée du latin " casa " , la cabane, qui a donné aussi case .

Un [ k ] latin devant un [ à ] accentué donne [ sh ] . Ceci n'est valable que pour la France du Nord ! château / chat / chien sauf le Picardie et la Normandie ( cateau / cat / quien ) .

Dans la partie sud de la France ( Occitanie ) , le son [ k ] demeure comme en Espagne , en Italie : n face de château, on a castello / castillo ( d'oû la Castille le pays des châteaux ) .

TEMPLE / Du ciel sur terre
Publié par Etymodico le 01 11 2016

A l'origine le " templum " romain est une partie du ciel découpée ( tem-l-o-m * ) par la baguette d'un prêtre appelé augure . dans cet espace délimité, les augures observaient le vol des oiseaux et en tiraient des augures, des présages .

Plus tard templum a signifié la projection sur terre de cet espace céleste . C'est devenu le temple , où n'entrait personne sauf les prêtres .

La racine tem- / tom- / tm- qui signifie couper se retrouve dans le tome , qui est un gros livre qu'on a coupé en volumes .

On la retrouve également dans l'atome, que l'on a cru longtemps insécable, non coupable ( mais quand même coupable de catastrophes ! )

CAUCHEMAR / Quelle horreur ! un cheval me piétine
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le mot " cauchemar " s'analyse comme suit : cauchier, en ancien français " marcher sur " ( cf côcher ) , du latin " calcare " et " mare " mot flamand qui s'apparente à l'anglais " mare " , la jument et à l'allemand " Mähre ", la jument aussi .

L'anglais " nightmare " signifie mot-à-mot " jument de la nuit " . Quant au maréchal, c'était l'homme qui s'occupait des chevaux .

Mais le plus étonnant, peut-être, c'est ce tableau du peintre suisse Füssli, intitulé " Le cauchemar " où l'on voit une jeune femme , horrifiée, se réveiller d'un mauvais rêve .Dans le fond du tableau : une tête de cheval .

DOUBLET / Captif donc chétif
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Les Gaulois, après la conquête, se sont mis tant bien que mal, au latin, la langue du vainqueur . Charlemagne n'ayant pas encore inventé l'école, ils l'ont considérablement déformé .

Plus tard, au Moyen-Age et à la Renaissance, les intellectuels, qui eux connaissaient le latin, ont introduit une masse de mots latins tels quels, en supprimant simplement la terminaison .

Résultat, des dizaines de doublets, c'est-à-dire des groupes de deux mots dérivant du même étymon ( mot latin ), l'un, populaire, très déformé, l'autre, savant, très proche . Ainsi " captivus " le prisonnier a donné " captif " , facile à reconnaître et aussi, moins évident, " chétif " .

Autres couples : examen / essaim // pasteur / pâtre // homme / on // grammaire / grimoire etc.

PAYER / Pour avoir la paix, paie !
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le mot latin pax = la paix apparaît dans le radical pac- que l'on trouve dans pacifique, pacifier etc . Mais un autre mot en est issu, c'est pacare* < payer et qui s'apparente à l'espagnol pagar .

Dans bien des cas, payer est encore la meilleure façon d'avoir la paix .

TCHAO / Saluer, c'est trouver son maître
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Cette salutation bien connue vient de l'italien " ciao " qui est la déformation de " schiavo " , l'esclave . Ne disait-on pas jadis " serviteur " pour remercier ? Cette formule est maintenant ironique et a plutôt le sens de " va te faire voir ! " .

Mais d'où vient le mot " esclave " ? Eh bien, c'est la déformation de " slave " . Les peuples slaves étaient au Moyen-Age un vaste réservoir dans lequel les empires du sud ( Byzance et les califes de Damas et de Bagdad puisaient abondamment pour se fournir en esclaves .

Comme quoi, il faudrait réfléchir à deux fois avant de saluer à la légère ...

SMITH / C'est en forgeant qu'on devient forgeron
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Comment se fait-il que tant d'Anglais s'appellent Smith, d'Allemands Schmidt et de Flamands Smet ( le vrai nom de Johnny ) ?

C'est que ces patronymes ( noms de famille ) sont d'abord des noms de métier et désignent le forgeron . Dans un monde où la majorité vivait à la campagne, chaque village avait son forgeron pour ferrer les chevaux et fabriquer des outils .

De plus il y avait des petites mines de fer un peu partout, d'où les multiples toponymes ( noms de lieux ) : Ferrière en France, d'où les patronymes : Herrera en Espagne , Ferreira au Portugal etc .

Et en France, comment s'appelle le forgeron ? Le suspense est intolérable, je sais , mais il faudra attendre un prochain zoom !

TE / A la recherche du té perdu
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le français est parmi les langues romanes ( les langues issues du latin ) la langue la plus éloignée de la langue mère . Les gosiers de nos ancêtres Gaulois, Francs, sans compter tous les autres, à l'époque où Charlemagne n'avait encore inventé l'école, l'ont terriblement mâchonnée .

Le mots latin " dàtum ( donné ) , fàta ( destin ), nàtus ( né ) , renàtus ( re-né ), spàtha ( épée ) " ont donné respectivement les mots dé ( à jouer ), fée, né, René, épée .

Mais où est passé le " t " que contenaient les mots latins ? Une simple loi phonétique l'explique : Après une syllabe accentuée, l'ancien " t " disparaît alors qu'il demeure en italien et qu'il se transforme en " d " en espagnol .

C'est ce qui explique que à nos participes passés en " é " : " chanté "correspondent " cantato " en italien et " cantado " en espagnol .

QUATRE / Quand on est plus de quatre, on est une bande de c...
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Brassens a immortalisé cette vérité . Il faut partir d'une constatation physiologique : l'oeil humain, dit G.Ifrah, ne peut embrasser plus de quatre éléments . Au-delà, il est obligé de compter . Il en reste des traces dans les langues .

C'est ainsi que le grec ancien et le sanskrit, la langue sacrée de L'Inde, déclinent les adjectifs numéraux 1,2,3,4 jusqu'à quatre . Au-delà, ils sont invariables .

Dans les familles romaines, les quatre premiers enfants portaient des prénoms bien individualisés ( Aulus, Titus, Marcus etc ) A partir du 5ème, on les appelle, comme dans certains pays d'Afrique, dans l'ordre d'apparition : Quintus, Sextus, Septimus, Octavus, Nonus, Decimus . )

Dans le plus ancien calendrier romain, l'année, qui commençait en mars, n'avait que dix mois . Les quatre premiers étaient associés à des divinités particulières : Mars < Mars / Avril < Aphrodite / Mai < Maia / Juin < Junon . Au-delà, on comptait : 5ème / 6ème... Quintilis ( devenu plus tard Julius ( juillet )en l'honneur de Caius Julius Caesar ) Sextilis ( devenu Augustus ( août ) en l'honneur de l'empereur Auguste ) September, October? November, December .

Un dernier exemple, toujours à Rome : les chiffres : de 1 à 4 , c'étaient des encoches droites sur un bâton ( I, II, III, IIII ( plus tard devenu IV ) . A partir de 5, on a l'encoche en forme de V que nous connaissons .

Je n'irai pas au-delà de quatre exemples .

FATAL / C'est ton destin
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le radical fa-t- signifie " dire " . Le fatum , le destin, c'est ce qui a été dit une fois pour toutes . C'est l'inéluctable, le fatal . Les Portugais, dans leur fado, ont conservé ce sentiment .

Mais nous aussi, nous avons dans notre mythologie des personnages qui incarnent le destin . Ce sont les fées < " fatae " . Elles succèdent aux Parques de l'Antiquité qui filaient, dévidaient et coupaient le fil des destinées humaines .

Quant aux Arabes, ils ne disent pas " c'est dit " , mais " c'est écrit " = mektoub .

CHEVAUX / Un cheval . Pourquoi pas des chevals ?
Publié par Etymodico le 01 11 2016

C'est ce qu'écrivaient nos ancêtres . Parce qu'ils parlaient comme ils écrivaient, eux . " Chevals " avec un " s " était le pluriel régulier .

Comment a-t-on pu en arriver à " chevaux " ? C'est une longue histoire . D'abord le " l " n'était pas prononcé comme aujourd'hui . Il ressemblait au " l " de l'anglais " bell " . Ou encore lorsque une personne d'origine portugaise prononce le mot " Portugal " .

Quand ce genre de " l " était prononcé devant une consonne, en l'occurrence un " s " du pluriel, il ressemblait étrangement au son [ u ] que nous notons " ou " . Le mot se prononçait à peu près comme " tchevaouss " et s'écrivit " chevaus " .

Les copistes, eux, toujours pressés, inventèrent une ligature " x " pour remplacer les deux lettres finales " us " ; ils l'écrivirent " chevax " , mais jamais on ne prononça " chevakss " .

Plus tard, on voulut rétablir le " u " et on aboutit au monstre actuel qu'est notre orthographe " chevaux " .

DELIRER / Un attelage en folie
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Les Romains avaient un mot " lira " pour désigner le sillon . un bon paysan doit savoir tenir son âne ou son attelage de boeufs pour aller droit . S'il n'y parvient pas, il dé-lire .

N'est-ce pas la même image que nous reprenons quand nous disons de quelqu'un qu'il dé-raille ?

COMPTER / De la réputation à l'amputation
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Une façon primitive de compter utilisée par les bergers romains était de faire passer un à un leur moutons dans un couloir et de cocher sur un bâton...de berger .

Un trait par unité . A partir de 5, une encoche en forme de V . A partir de 10, un V à l'envers sous le V donnant un X .

Compter, c'est couper, tailler . Un radical put- forme les mots qui renvoient au comptage, puis à toute activité intellectuelle : réputer, disputer, députer, comput etc .

Un seul mot a conservé le vieux sens de couper c'est amputer .

LOI / Lu, assis, couché
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Pour nous, les Latins, la loi c'est ce qui est lu : lex / legere . Pour les Allemands, c'est ce qui est posé, assis : Gesetz / setzen .Pour les Anglais c'est ce qui est posé à plat, couché : law / to lie . Allez faire l'Europe avec tout cela !

POSITION ET THESE / Quand poser, c'est dire, affirmer
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Quand je dis quelque chose, je donne ma position, ma thèse sur une question .Un adversaire me contredit, c'est une opposition, une antithèse . Un troisième, un dénommé Hegel, cherche à composer, à faire la synthèse . Quand il n'y a pas un quatrième pour faire des suppositions, des hypothèses !

PAIX / Pour avoir la paix paie !
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le mot latin pax = la paix apparaît dans le radical pac- que l'on trouve dans pacifique, pacifier etc . Mais un autre mot en est issu, c'est pacare* < payer et qui s'apparente à l'espagnol pagar .

Dans bien des cas, payer est encore la meilleure façon d'avoir la paix .

GROENLAND / Le vert pays
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le Groenland mérite à nouveau son nom : Découvert il y a un millénaire par les Scandinaves, il était en partie fertile au point que les colons l'appelèrent le pays vert = groen-land cf green en anglais et grün en allemand .

Mais les ennuis climatiques commencèrent avec ce que l'on appelle le petit âge glaciaire qui a commencé en Europe vers le 15è siècle : Les colons moururent de faim . Les Inuits, plus armés contre le froid prirent la place et ce fut seulement au 19è siècle que le Scandinaves y reprirent pied .

Aujourd'hui le Groenland est à nouveau le pays de ce que les Anglais appellent des " greens " , des légumes verts : on y cultive des fraises et des salades et ce que je vous raconte, ce n'en est pas .

ORAL / Avec la bouche on pérore ou on adore
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le radical or- = la bouche se trouve dans le vocabulaire judiciaire : la pér-or-aison de l'avocat , mais tout un chacun ne se prive pas de pér-or-er .

La bouche sert aussi à prier ; on ad-or-e, on fait des oraisons . Quant à l'oratoire, il parsème nos campagnes sous diverses formes : Ozoir ou Oradour, tristement célèbre .

INCULQUER / Les choses ne rentrent pas toujours en douceur
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Inculquer quelque chose à quelqu'un c'est faire rentrer quelque chose dans sa tête . A l'origine cela se faisait sûrement plus violemment : En témoigne le radical calqu- / calc- / culqu- . culc- = le talon .

Inculquer serait faire rentrer les choses à coups de pied au c... surtout si on à affaire à un individu ré-calc-itrant !

CHESTER / N'en faisons pas un fromage !
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Les Romains étaient, on le sait, de grands conquérants . La base de toute conquête était l'établissement d'un camp : castra . Les légionnaires creusaient un fossé, formaient un talus avec la terre déblayée, et chacun y plantait son pieu ( pas son lit !) qu'il avait transporté avec ses trente kilos de bagages .

Autour du camp s'installaient toutes sortes de gens, étrangers ou indigènes, ce qui donnait parfois naissance à des villes . Toutes les villes anglaises en -chester portent la trace d'un camp romain : Chester, Manchester , Winchester etc .

Le même radical castr- qui signifie couper se retrouve dans des mots peu sympathiques comme castrer ou châtrer . Mais installer un camp, n'est-ce-pas se re-trancher ?

CONDE / Pas besoin de GPS . Apprenez le gaulois !
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Condé-sur-Escaut, sur-Noireau, sur-Vire, Condat-sur-Vienne, etc plusieurs agglomérations portent ce nom . Si vous êtes perdus dans la France profonde , vous pouvez être sûr qu'en arrivant à Condé, vous êtes au confluent de deux rivières .

En effet le mot gaulois " condate " < con-da-te, veut dire " mettre ensemble " .

Exactement comme le mot d'origine grecque " synthèse " .Allez dire maintenant que nos ancêtres n'étaient pas des intellectuels !

SANGLIER / Le sanglier n'est pas pluriel . Il est singulier
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Le sanglier, le mâle, vit seul . On l'appelle aussi solitaire . C'est un animal " singulier " . Le mot vient du radical singul- = unique que l'on retrouve dans l'anglais single = célibataire et dans singleton, l'unique carte d'une certaine couleur au bridge ou au tarot .

DECIDER / Tailler dans le vif
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Décider est bâti sur le radical cid- = couper, tuer , le même que dans homicide, suicide . Ne dit-on pas que l'on tranche quand on décide de façon catégorique ?

HESITER / Hésiter et ne pas décoller
Publié par Etymodico le 01 11 2016

Quand on hésite, c'est qu'on est englué dans une situation . Le mot vient du radical hés- / hér- = coller, que l'on retrouve dans adhérer, adhésif, cohérent, cohésion .

FOLIE / Folies Bergère : des bergères en folie ?
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Il y a folie et folie . Les nombreuses folies qui se trouvaient dans Paris ( cf la rue de la Folie Regnault ) n'étaient pas des asiles, mais des maisons de campagne .

Le mot vient du radical foli- = la feuille, que l'on retrouve dans folio, foliole, défoliant etc .

Ne pas confondre pour autant les dames des Folies Bergères avec des effeuilleuses !

FORAIN / Forain et foreign
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le mot latin " fores " signifie la porte . Il a donné ' foranus " = à la porte, venant du dehors, qui est devenu " forain " . Le forain, c'est l'étranger au village, au pays .

L'anglais sous la forme " foreign " a gardé le sens d'étranger : le ministère des affaires étrangères en Grande Bretgne s'appelle le Foreign Office .

VERDUN / Châteaudun, Issoudun, Loudun, Verdun, même combat
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Que peuvent avoir ces villes en commun ? Eh bien, ces villes bien françaises portent des noms gaulois : la syllabe " -dun " correspond au mot gaulois " dunum " = forteresse, lequel a son équivalent dans l'allemand " Zaun " = clôture et surtout l'anglais " town " = ville .

En effet le gaulois, langue celtique, est comme l'allemand et l'anglais, langues germaniques, une langue indo-européenne .

Si peu de mots gaulois ( une centaine ) sont passés en français, en revanche, nous pouvons connaître le gaulois par la toponymie ( noms de lieux ) et la comparaison avec les langues celtiques encore parlées ( breton, gallois, gaélique ) .

FOIE / Il était le foie
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le nom du foie en latin est " jecur " mais il n'a pas donné de mot français . Les Romains connaissaient le foie gras . Ils engraissaient des oies avec des figues ( ficus ) et le foie obtenu appelé ficatum ( = bourré de figues ) est devenu le " foie ".

CHAUD / Chaud c'est chaud et peu m'en chaut !
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le français n'a qu'un adjectif pour désigner ce qui est chaud . Les Allemands et les Anglais distinguent, eux,la chaleur agréable ( warm / warm ) et la chaleur désagréable - heiss / hot )

CANICULE / Chien chaud mais pas hot dog !
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Une température très chaude est qualifiée de caniculaire . Le mot canicule vient du latin canicula = petite chienne .

Cette petite chienne est l'étoile Sirius qui, du 24 juillet au 24 août, se lève et se couche en même temps que le soleil . Les anciens voyaient en elle la chienne du chasseur Orion, qui donnait son nom à la constellation .

Un autre mot vient de canicula, c'est chenille d'après la ressemblance de la tête .

FOU / Gonflé...d'air
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le latin follis ( = soufflet pour le feu ) a donné fol et fou . Littéralement l'insensé ne contient que du vent, c'est une baudruche . Il est de la même famille que balle et ballon, d'origine germanique, eux aussi gonflés d'air .

Assez souvent au mot d'origine latine qui contient un "f" correspond en germanique un "b" : ex : frère / brother / Bruder .

APOCOPE / Coupons les mots : ils se reproduiront comme les amibes
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Quand on ampute un mot de sa fin, cela s'appelle une apocope . Ainsi télévision devient télé .

Ce procédé donne naissance à de nombreux mots d'argot : manifestation < manif / périphérique < périf / manipulation < manip .

APHERESE / Coupons les mots : ils se reproduiront comme les amibes
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Quand on ampute un mot de son début, cela s'appelle une aphérèse . Ainsi un autocar devient un car .

Ce procédé donne naissance à de nombreux mots d'argot : capitaine < pitaine, bobinette < binette .

REITRE / Comment le noble cavalier devient un soudard
Publié par Etymodico le 29 06 2016

En changeant de langue lui aussi : Le mot allemand Reiter , cavalier devient un reître, un guerrier brutal en passant en français . Même évolution péjorative que le mot hère .

TETE / Ta bouille, ta fiole, ta bobine...
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le mot tête vient du latin testa qui ne signifiait pas tête, mais tesson, pot . C'est ce mot d'argot latin qui est devenu notre mot noble .

La métaphore du pot ou de tout objet arrondi pour désigner la tête est à l'origine de nombreux synonymes : cafetière, bille, bouille, poire, fiole, bobinette > binette etc.

TUNNEL/ Un prêté pour un rendu
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Au commencement était la tonne, mot gaulois qui désignait le tonneau . Puis vint la tonnelle, arrondie comme un tonneau, sur laquelle on fait grimper des plantes . Les Anglais nous l'empruntèrent sous la forme de tunnel, pour dénommer une voûte en berceau et ...nous la rendirent, à l'époque des chemins de fer pour désigner une galerie souterraine .

BISTROT / Bistrot n'a rien à voir avec des Cosaques assoiffés
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le mot apparaît en 1885, ce qui écarte l'hypothèse du " bystro" ( = vite ) que les Cosaques, impatients d'étancher leur soif auraient prononcé ( en 1814 ) pour se faire servir rapidement.

En réalité, le mot bistrot est une variante de l'argot bistingo ( = petit restaurant )et de bastringue .

CREVETTE / Crevettes et chevrettes fond des bonds
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Crevette est le mot picard et normand correspondant à chevrette . Les deux en effet sont des animaux gambadeurs .

Le picard était au Moyen-Age une langue prestigieuse, dotée d'une riche littérature .

HERE / Comment les aristocrates finissent dans le ruisseau
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Tout bonnement en changeant de langue . C'est ce qui est arrivé au mot allemand Herr = le seigneur. En passant en français, il est devenu un pauvre hère, un homme misérable .

Le langage reflète à sa manière l'inimitié ( ancienne ) entre voisins .Autre exemple le mot reître qui vient de l'allemand Reiter, le cavalier .

POU / Fier comme un pou ? Il n'y a pas de quoi être fier d'avoir des poux
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le pou est un insecte peu recommandable . Chaque rentrée des classes, il sévit dans les maternelles . A vos peignes, chères mamans !

Pourquoi alors dit-on " fier comme un pou " ? C'est qu'il y a confusion entre le pou, l'insecte et le pou ou poul, vieux mot qui désignait le coq et que l'on retrouve dans poule et poulet .

Ce qui change tout car quoi de plus fier que ce noble animal qui chante sur son tas de fumier !

HUILE / Ne confondons pas huile et vile , huître et vitre
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Le mot huile vient du latin oleum qui ne comportait pas de " h " . On a écrit huile au lieu de uile pour ne pas le confondre avec vile ( = la ville ) à une époque où le "u" et le "v" étaient confondus dans l'écriture .

D'où l'orthographe de huître, huit, huis etc .

CHAISE / Il y a chaise et chaire
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Saviez-vous qu'au 16ème siècle, les Parisiens se mirent à prononcer le "r" entre voyelles "z" ?

le mot père se prononçait pèze . ( N'y voyez aucune allusion financière ! ) Le mot chaire se prononça chaise . Plus tard, le grammairien Vaugelas spécialisa les sens de ces deux mots .

Il en reste une autre trace dans le mot bésicles, employé de façon plaisante au sens de lunettes ( Ex : chausser ses bésicles ) qui vient du béryl .

SELLETTE / Le juge siège, mais l'accusé est sur la sellette
Publié par Etymodico le 29 06 2016
Le mot "selle" a d'abord signifié siège sans dossier . La sellette était un tabouret sur lequel on faisait asseoir les accusés, d'où les expressions "être / mettre sur la sellette" .
SEIDE / Tous les Zaïd ne sont pas des séides
Publié par Etymodico le 29 06 2016
Dans la tragédie " Mahomet ", de Voltaire ( 1741 )il y a un personnage, Zaïd, esclave de Mahomet, qui, francisé, a pris le sens de partisan fanatique .
CHAUVINISME / Chauvin n'a rien à voir avec chauve
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Chauvin, " patriote outré et aveugle ", est né d'un personnage de ce nom, vieux soldat de Napoléon, qui a été mis sur la scène dans la Cocarde Tricolore des frères Cogniard ( 1831 ) et popularisé par les lithographes de cette époque .

Il n'a de commun que l'étymologie avec Calvin, le réformateur protestant < Calvinus < calvus, le chauve . Il va de soi que chauvinisme et calvinisme n'ont rien à voir .

RODOMONTADE / Les rodomontades d'un matamore
Publié par Etymodico le 29 06 2016
Dans "Le Roland Furieux " de l'écrivain italien l'Arioste, Rodomont c'est-à-dire " Ronge-montagne " ( < rod- = ronger comme dans cor-rod-er, é-rod-er ) est un roi d'Alger brave, mais orgueilleux et violent . Le sens a évolué en " faux brave " .
CHOCOLAT / Conséquences d'un mariage royal
Publié par Etymodico le 03 03 2016

Le chocolat, qui vient par l'espagnol du nahuatl ( la langue des Aztèques du Mexique ) devint à la mode en France vers 1660, à la suite du mariage entre Louis XIV et l'Infante Marie-Thérèse .

Nous devons au nahuatl un certain nombre de mots : copal, cacao, quetzal, coyote, mescal(ine), Mexique, ocelot,pulque, taco, tomate et chicle ( le nom du chewing-gum en espagnol ) .

CEDILLE / Origine de la cédille
Publié par Etymodico le 29 06 2016
La cédille, de l'espagnol " cedilla ",est à l'origine un " petit z " . ( ceta ) .
CHAPELLE / Saint Martin à la chapelle
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Saint Martin était le grand saint de l'époque mérovingienne et son manteau, sa chape (< cappa) était conservé dans l'oratoire des rois à Tours dans une châsse.

Le mot cappella, la petite cappa est devenu "chapelle" et a signifié l'oratoire tout entier.

BOUTIQUE / Apothicaires et boutiquiers
Publié par Etymodico le 29 06 2016

Quel est le rapport entre la boutique, l'apothicaire, vieux nom du pharmacien et la bodega, où l'on mange des tapas ?

Tous ces mots, et bien d'autres, viennent du latin apotheca ( = magasin ), qui vient du grec apothêkê ( = entrepôt ) .

Les amateurs y verront un lien avec bibliothèque, discothèque etc .